Ce jour-là, il faisait beau, il faisait chaud et c’était le week-end. Je profitai donc de cette magnifique opportunité pour me rendre à la forêt, sans trop savoir si j’en avais le droit. J’arpentai les rues d’un pas vif et rapide, animée par le désir de me relaxer. Lorsque j’arrivai à l’entrée du bois, deux fois se firent entendre ; l’une féminine et l’autre masculine.

Je pénétrai dans le bosquet, m’éloignant le plus possible de ces voix et m’assis un tailleur sur un tronc d’arbre, ébouriffant mes cheveux, rajustant mes vêtements, me remaquillant à la va-vite, espérant qu’un beau jeune homme, autre que celui entendu quelques minutes auparavant, passerait par là et me prêterait attention.

« Euh, oui, bien sûr. »

Je me reculai pour laisser un peu plus de place au jeune homme et rangeai ma pochette de maquillage dans ma poche.

« Je m’appelle Akuro, et toi, c’est quoi ton petit nom ? »

Je posai ma main sur sa cuisse, la caressant.

« Et qu’est-ce que tu fais ici, Logan ? »

Je l’observai alors du coin de l’œil. Il était habillé comme le parfait élève, portant des lunettes ; ses cheveux étaient d’un blond à reflets verts étrange. Je continuai à caresser sa cuisse, remontant tout doucement vers son entre-jambe.

Je pris la main que Logan me tendait et marchai à ses côtés, tête baissée. Mis à part les rapports sexuels, je n’étais pas habituée aux contacts humains. Nous avancions en silence. Je n’osais plus parler, consciente de ma bêtise précédente. Nous marchions encore et encore, sans jamais rien dire, mais après un certain temps, la panique me gagna ; je ne me souvenais pas être passée par là pour rentrer dans la forêt.

« Lo-Logan, tu es sûr que nous suivons le bon chemin ? »

« C’est vrai, je ne recherchais qu’à avoir un rapport sexuel avec toi et, à vrai dire, si quelqu’un d’autre était venu à ta place, cela n’aurait rien changé. »

Le baisé que Logan m’avait fait sur la joue, me fit rougir ; je n’étais vraiment pas habituée à cela. Lorsqu’il m’avait pris par la main, j’avais été surprise. N’était-ce pas les personnes proches qui procédaient ainsi ? Tentait-il de me rassurer ?

« Logan, pourquoi es-tu si gentil avec moi ? Nous nous connaissons à peine. »

« Tu-Tu ne me connais pas pour dire cela, tu ne connais rien de moi, tu ne connais pas ma vie d’avant. Comment peux-tu dire que mon passé était basé sur le sexe ? Tu n’en sais rien. Tu ne sais rien de moi et tu ne sauras jamais rien. »

Moi-même je ne savais pas pourquoi j’avais réagit comme cela. Peut-être parce qu’il avait touché un point sensible, peut-être même parce qu’il avait parlé avec beaucoup de franchises et que tout ce qu’il avait dit à mon sujet n’était que la vérité.

« Tu ne sais rien. »

C’était vrai, il avait peut-être compris que les rapports sexuels n’étaient qu’une habitude due à mon triste passé, mais il ne savait pas pourquoi il en était ainsi.

« Et tu ne sauras jamais rien. »

J’avais rebroussé chemin. Je ne l’avais pas suivi ; pourquoi l’aurais-je fait ? J’étais retournée à l’endroit où nous nous étions rencontrés quelques minutes plus tôt. Je posai ma tête entre mes mains et me mis sérieusement à réfléchir. Pourquoi était-il partit déjà ? Ah, oui, c’est vrai ; je lui avais menti, mais après tout, pourquoi lui aurais-je dit la vérité ? Nous nous connaissions à peine.

Je restai assise là un long moment à penser à ce qu’il venait de se passer. N’était-ce pas lui qui avait agit comme s’il était mon ami ? Je me levai, déterminée à la retrouver. Je repris le chemin que nous avions pris ensemble quelques temps auparavant. Oui, mais voilà ; je n’avais aucun sens de l’orientation et je m’étais perdue.

« Lo-Logan ? »

Je ne savais pas où j’étais. Tout ce que je savais c’était que j’étais bel et bien seule, du moins je l’espérais. Je m’assis au bord du chemin, attendant désespérément que Logan passe par là, car oui, j’espérais que nos chemins se croiseraient à nouveau.

« Eh bien, puisque tu tiens absolument à savoir la vérité, je vais tout te raconter. Un jour, je ne sais plus vraiment quel âge j’avais, en tout cas j’étais tout doucement en train d’entrer dans l’adolescence, des hommes sont arrivés chez moi et mes parents ; ils nous ont violées, moi et ma mère devant les yeux de mon pauvre père, avant de l’assassiner sauvagement avec des armes à feu. Après cela, moi et ma mère avons dû nous débrouiller pour subvenir nous-mêmes à nos besoins. Oui, mais voilà ; nous vivions dans un petit village montagnard, dirigé par les plus anciens résidents et chez nous, les femmes n’avaient pas le droit de travailler, mais nous n’avions plus d’homme à la maison ; la seule solution que ma mère avait trouvé c’était… »

Je m’interrompis, réfléchissant. Devais-je vraiment tout lui raconter ? Pourquoi voulait-il tant savoir, déjà ?

« La prostitution. Nous n’avions pas d’autre choix si nous voulions continuer à vivre. Quand les anciens ont appris ce qu’il se tramait, ils ont décidé de m’envoyer ici pour que je puisse recevoir une éducation correctes, du moins c’est ce qu’ils disaient. Je sais que j’aurais du m’arrêter, je sais que je devrais le faire, mais je ne peux pas ; c’est le seul moyen pour que je n’oublie pas ma mère et que nous ayons encore quelque chose en commun. »

Citation :

Le dédoublement est strictement interdit, afin de garder un peu de réalisme. (Sauf si vraiment vous êtes vraiment bloqué...)

Tu dois mettre un de tes Rp en pause, Akuro; jusqu'à ce que l'autre se termine, je te laisse le choix duquel.

« Ce n’est pas grave, cela m’a fait du bien de me confier à toi. Si tu me promets de ne rien répéter à personne, je ne regretterai pas de t’en avoir parlé. »

Je continuai à fixer le sol, ne sachant pas s’il me regardait ou non ; et puis, après tout, je m’en fichais, mais j’aurais tout de même préféré qu’il ne me regarde pas et qu’il ne remarque pas les larmes qui coulaient le long de mes joues et s’écrasaient silencieusement à mes pieds.

« D’accord. »

Je me levai et attendis que Logan fasse de même et nous marchâmes ensemble en direction du lycée. Nous avançâmes de nouveau en silence ; je n’osais pas prononcer le moindre mot, ni même le regarder. Nous arrîvames au lycée après une bonne heure de marche durant laquelle nous ne nous étions pas adressé la parole une seule fois. Et nous nous quittâmes toujours sans rien nous dire. Je regrettais de ne pas tout lui avoir dit plus tôt, mais qui sait, peut-être un jour nous retrouvrerions-nous et pourrions-nous repartir de zéro ce jour-là.