Maisonnette annexe désaffectée de l'orphelinat

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Il hocha la tête pensivement après l'explication de la jeune femme.
Lorsqu'elle passa près de lui, il eut un geste dans lequel lui-même ne se reconnaissait pas : il fit glisser sa veste le long de ses bras, l’attrapa et la fit virevolter en la posant sur les épaules grelottantes de Kenshi.
Troublé par sa propre attitude et ses réactions, qui commençaient de plus en plus à glisser hors de son contrôle, il détourna la tête, puis balaya les rues sombres du regard.

"Tu ne crois pas que des gens vont se ramener après le boucan que vient de faire la fusillade ? Des flics par exemple..."

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Je me retrouvais avec la veste d'Alistair sur les épaules, je ne comprennais pas ce changement d'attitude. Lui qui était si froid au début devenait un peu plus chalereux. Malgré le trouble qui s'intallait en moi je laissa échapé un sourire et mes yeux se mirent à briller. Pourquoi mon corps se mettait il à reagir de cette façon ? Mon comagnon semblait inquiêt, je décidais de le rassurer.

« Non, ne t'en fais pas. Ma patronne s'occupe de tout, on peut rester ici tant qu'on veut. Peut être même bien que c'est la police qui viendra débarrasser tout ce bazarre. On devrait être tranquille jusqu'au matin, même si je doute que nous restions jusque là. »

Avec sa présence, j'arrivais presque à oublier mes douleurs. Je marchais toujours en titubant mais m'étais habitué à mon état. J'allais m'accrocher au bras droit de mon nouvel allier pour facilité ma marche et retournais dans la maison où je le lâchais pour m'allonger sur un vieux canapé troué près duquel se trouvait un second canapé, un fauteuil ainsi qu'une table basse. Fermant les yeux je me mis à questionner cet étrange garçon

« J'aimerais savoir... où as tu appris à te battre ? »

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Il hocha la tête avec un air grave mais satisfait en entendant sa réponse, même si le mot "patronne" et l'allusion à la collaboration de la police dans cette affaire sanglante le laissaient perplexe. Avant qu'il ne puisse la questionner pour en savoir plus, elle lui prit le bras et l'emmena avec elle dans la maison en ruine. Il se laissa faire et la suivit près des vieux meubles. Lorsqu'elle s'assit sur l'un des canapés, il prit pied sur la table basse, monta dessus, la traversa rapidement et alla s'assoir sur le dossier du fauteuil. Une fois installé, il commença à démonter son pistolet pour le nettoyer avant de réapprovisionner les chargeurs.
Il ne répondit pas tout de suite, concentré sur son activité.

"Mes parents étaient très fortunés... Et ils cédaient au moindre de mes caprices, même lorsqu'il s'agissait de me faire prendre des cours de tir par un ancien militaire vétéran..."
Il releva la tête.
"Et toi... Qui es-tu au juste ? Un genre de yakuza ? Une sous-fifre de la mafia ?"

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Un gosse de riche ? Voilà ce qui m'extirpa un sourire de pitié. Puf, encore un môme gâté par la vie qui ne doit pas supporter qu'on lui dise non ou lui résiste. Je déteste ce genre de personne , ils ne connaissent aucune difficulté, ni même de rejet. Ils sont aimé par tous simplement pour leur pouvoir et avantage... au moins, je comprenais maintenant d'où lui venait son air hautain. Je relevais la tête avec un air amusé lorsqu'il me compara à un yakuza.

« Pour résumer, disons que je défends ceux qui ne le peuvent pas. Je fais partie d'une sorte de congrégation mais sans le côté religieux, à la place c'est un but qui nous unis, une rêve. L'espoir d'un monde meilleur, et pour ça nous défendons le peuple, c'est pour cette raison que nous ne craignons pas la police. »

J'attendais sa réaction, espérant l'avoir un peu rassuré. Je ne voulais pas qu'il me voit comme une menace.

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Alistair eut un rictus lorqu'il entendit la réponse de Kenshi.
*L'espoir d'un monde meilleur... Comme c'est touchant... Niais, surtout. C'est parfait.*

"Et c'est pour défendre votre idéal que vous assassinez des gens ? Intéressant..."
Dit-il d'un air cynique avec un sourire en coin.

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J'avais compris sans grande difficulté qu'Alistair ne me prenait pas au sérieux et ça avant tendance à m'agacer. Cependant il valait mieux y faire abstraction, évitons le conflit autant que faire ce peut.

« C'est un peu compliquer, c'est une organisation qui vise à éradiquer toute la population dite "nocive". Disons en clair les groupes du type "mafia", "yakuza" et j'en passe. Bref, les oppresseurs du peuple pour vivre dans un monde plus en paix. Mais ça... ce n'est que la partie connu. Pour le reste je ne peux pas en parler, mais sache que bientôt le monde changera »

Je n'aurais peut être pas du lui dire tout cela, j'espérais ne rien avoir dit qui puisse le mettre en danger.Je levais la tête vers le ciel, fermait les yeux et poussais un long soupire.

« Enfin ! Je ne partage pas complètement leurs idéos, si je suis là c'est parce que j'ai besoin d'argent et me battre est la meilleure chose que je sache faire... enfin ça et la musique. Ce sont d'ailleurs mes gagne pain. Bizarre hein... Certains soirs je chante, d'autres je tue. »

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Alistair l'écouta d'un air pensif tout en rechargeant son arme. Il rangea ses chargeurs et replaça le pistolet dans son étui, puis referma sa chemise d'un air détaché. Ce qu'elle lui disait n'était que stupidités pour lui qui ne se préoccupait jamais des autres, ceux-ci étant au contraire ses jouets. Peu lui importait que les mafieux et autres bandits vivent et agissent en toute impunité. Ce n'était pas son problème. La soi-disant oppression du peuple non plus. C'était chacun pour soi, seuls les intérêts personnels entraient en ligne de compte pour Alistair. La manipulation, la pression, la menace, la trahison, le vol et le meurtre, tout cela était normal pour lui, c'était tout simplement la loi du plus fort, du plus influent ou du plus intelligent. Le monde était ainsi fait, les gens supérieurs étaient destinés à dominer les autres, et les soumis ne méritaient que l'indifférence des premiers. Ils n'existaient que pour servir leurs intérêts, alors quoi de plus logique que d'en profiter.
Cette fille lui paraissait bien utopiste... Son raisonnement était stupide et faible, mais elle ne semblait pas pour autant appartenir à la seconde catégorie de personnes. Alistair devait donc s'en méfier, la manipuler pourrait s'avérer être moins efficace qu'il le pensait au premier abord.

"Bientôt le monde changera... ?" Il répéta ses paroles avec un certain étonnement sceptique teinté d'ironie dans la voix. Il fit une remarque d'un air pensif mais quelque peu blasé :
"Tout cela m'a l'air bien mystérieux..."

Il eut un sourire en coin en entendant les paroles de Kenshi. Ainsi elle aussi pensait à son profit... Évidemment, l'argent passait avant les causes niaises et désespérées qu'on pourrait vouloir défendre.
Faire du combat et de la mort son métier, voilà une idée qui lui plaisait, bien qu'il n'eut quant à lui pas embrassé cette carrière, se complaisant dans la pratique de jeux plus subtils...
La dernière phrase le fit sourire de plus belle.

"Ah, ainsi tu es aussi une artiste... Curieux... Et que chantes-tu ?"

Il se leva pour remettre sa veste et alluma une cigarette, qu'il porta à sa bouche pour aspirer une ou deux bouffées avant de laisser son bras retomber le long de son corps et de souffler de la fumée d'un air nonchalant tout en observant l'autre côté de la rue à travers la porte ouverte d'un air absent.

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J'ouvrais les yeux et jetais un oeil sur Alistair. J'avais réussis à le faire sourire... il semblait par moment pensif, comme si ce je disais ne le touchait pas le moins du monde. De toute façon, ce rêve était idiot. Personne ne peut changer un monde aussi détruit et rongé par la cupidité, surtout quand ceux qui parle d'utopie sont en grainé dans ce système. Comment lui reprocher de pas croire à quelque chose dont je doutais moi même.

« Je chante un peu de tout, ce qu'on me donne, ce qu'on me demande... La plus part du temps je chante dans les églises, c'est ironique n'est ce pas ? Je tue et arrive encore à me rendre à l'église pour chanter que le monde est beau et paisible. C'est une façon de me racheter pour ne pas parvenir à cesser d'ôter des vies, je ressens ce besoin chaque fois que je tue un ou plusieurs "innocents", ce qui signifie à chaque mission. Et pourtant je ne crois pas que quelqu'un veille sur nous poser sur un nuage. Tu aimes la musique ? »

Je me posais souvent la question "Et si j'étais née pour ça ? Si tuer était mon seul et unique destin ?" Je ne savais faire que ça, je n'avais aucune pitié à leur ôter la vie... c'était sans doute cela que je cherchais à me faire pardonner. Etre couverte de sang et ne ressentir que du plaisir, est ce un sentiment normal ? Ne devrais je pas avoir peur ? Je repensais à cette fillette. Un soir de pleine lune, une blondinette âgé d'à peine 9 ans ... j'avais pour mission de ne laisser aucun témoin... Je n'oublierai jamais son regard suppliant, et ce sentiment de béatitude qui m'envahit lorsque ce doux liquide rouge inondait mon visage.

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Le jeune homme l'écoutait sans la regarder, le regard toujours perdu dans la rue sombre comme un tunnel qui les séparaient du reste du monde. A l'évocation des églises, il tourna la tête vers elle, interloqué. Était-elle chrétienne ? Ce serait étonnant vu son activité. La fin de sa réponse démentit cette hypothèse.
Se racheter... Pour Alistair, cela s'apparentait plutôt à de l'hypocrisie. Se mentir à soi-même pour pouvoir se regarder dans le miroir et ne pas se dire qu'on est un monstre. Faire croire aux gens qu'on est quelqu'un de bien et d'intègre.
Certes, lui même se faisait passer pour un "brave garçon", mais cela faisait partie de ses jeux, et puis il était honnête avec lui-même. Toutes ces histoires de religion, de pardon, de miséricorde... Tout cela lui foutait la gerbe. Des conneries, voilà tout ce que c'était. Des connards qui venaient pleurer, faire semblant de ne pas être égoïstes, se mentir à eux-même ou espérer racheter leur place au soi-disant paradis ou même dans ce monde, se forçant à faire des "bonnes actions" dans leur propre intérêt. Des lâches, voilà ce qu'ils étaient. Des souillures.
Alistair était conscient de son égoïsme, conscient de faire le mal, mais il le faisait la tête haute. Les autres n'avaient simplement aucune importance pour lui, mais il avait un certain respect pour les gens dotés d'un minimum de fierté et d'amour-propre.
Cette fille, Kenshi, ne semblait pas pour autant être une de ces cancrelats qui s’aplatissent et renient leur propre nature et leur honneur.
Alors qu'en était-il en réalité ? Décidément, elle l'intriguait. Cette nana n'était pas comme les autres. Sa curiosité était piquée, et il se mit en tête d'en apprendre plus sur elle. Ses yeux prirent un nouvel éclat lorsqu'il les posa sur elle. Il plongea son regard ardent dans les yeux de Kenshi et l'interrogea :

"Est-ce ainsi que tu crois pouvoir te "racheter" ? Et pourquoi en ressens-tu donc le besoin ?"
Il prit une bouffée de sa cigarette et ajouta, pour répondre à la question de la jeune fille :
"J'aime la musique classique. Je joue du violon et du piano depuis l'âge de 7 ans. Héritage de feu mes parents..."
Il eut un petit sourire ironique en prononçant cette dernière phrase, comme pour souligner que le ton de regret qu'il avait employé n'était qu'un artifice.

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D'une certaine façon je me sentais proche de ce garçon. Je ne connaissait que peu de gens qui avait comme loisir la meurtre et la musique. Sa dernière phrase le fit sourire, ce qui ne manqua pas d'attirer mon attention, qu'y avait il de drôle ou qui puisse lui faire cet effet ? Quel étrange garçon, je n'arrivais pas à savoir ce qu'il cachait dans son esprit. Avant de lui répondre, je mit ma main dans ma poche et la ressortie le poing serré, ma croix ... pourquoi est ce que je persistais à la garder ? Quel était la signification de tout cela ? Je ne savais plus en quoi croire, j'étais comme perdu entre le monde de la nuit et celui de la lumière.

« J'aime tuer, je ne ressens aucun remord... jamais. Il n'y a que satisfaction, la jouissance de voir le sang de mes victimes inonder le sol, éclabousser mon corps. Je vois ça comme une danse macabre, c'est pour cette raison que les combats avec les armes blanches sont ceux que je préfère. Ils sont plus mélodieux. Je voudrais ressentir de la pitié, de la tristesse, de la honte mais la vérité est cruelle. Mon éducation est en opposition avec ce que je suis vraiment, c'est pour cette raison qu'il y a deux moi. Celle qui est aimante et douce en apparence, cachant son côté cruelle, celle que tout le monde connait. Et celle qui a tué cette enfant... Elle était mon plus beau meurtre, l'entendre pleurer, me supplier de l'épargner, serrant sa peluche contre elle, elle se noyait dans ses larmes, je sentais la peur envahir la ruelle... »

Je m'éloignais de la question sans y penser, me remémorant ce doux souvenir. Mon visage devenait celui d'un monstre assoiffé de sang, je n'avais plus rien d'humain dans le regard. Je fini par reprendre mes esprits après avoir sentie sur ma joue une larme de joie. Je me détestais, comment pouvais je ainsi prendre plaisir à éliminer mes semblables ? Je me recroquevillais sur moi même comme une enfant, mes yeux étaient vident mais semblaient tristes. Le regard perdu dans le vague je lui répondis à nouveau.

« Pardonne moi... je crois, que j'ai quelques problèmes avec ça. Ma famille m'a élevé avec pour optique la protection des plus faibles, la non violence, l'amour, une vision idyllique du paradis. Et moi je ne suis même plus sûr de croire en Dieu, je suis devenue quelqu'un d'horrible. Je voudrais que l'on pardonne, que quelqu'un me dise que je ne fais rien de mal... même si c'est un mensonge. Tu me trouves sûrement égoïste et hypocrite... mais je suis comme ça. »

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Kenshi mit la main dans sa poche et la ressorti, laissant apercevoir une croix à travers les doigts fermement repliés de la jeune femme.
Un sourire éclaira le visage d'Alistair en entendant les mots de Kenshi qui sonnaient si doux à ses oreilles, le ramenant à sa propre personnalité dérangée.
Il se retint en attendant que Kenshi finisse sa tirade dépressive, mais ne put s'empêcher d'éclater d'un rire déjanté dès qu'elle eut finit de parler, laissant échapper son côté psychopathe et abandonnant peu à peu sa carapace de jeune homme fier et élégant. Son fou rire mit du temps à retomber, et il dut se tenir au dossier du fauteuil déchiqueté pour ne pas s'écrouler de rire.
Il finit par se calmer tant bien que mal, et tourna la tête vers Kenshi avec un air totalement fou et ricaneur, les yeux mouillés comme s'il était à la fois moqueur et heureux d'avoir trouvé quelqu'un qui avait de noirs points communs avec lui.
Il se redressa et reprit un air sérieux, sans pouvoir éteindre la flamme glauque qui s'était allumé dans ses yeux, ce qui lui donnait une allure étrange alors qu'il parlait à Kenshi, une main dans la poche et l'autre tenant la cigarette qu'il finissait de fumer nerveusement.

"Dis-moi... Pourquoi cherches-tu à refouler ou à fuir ta nature ? Pourquoi n'acceptes-tu pas tout simplement que tu ES un monstre ? Est-ce si dur à avaler, de ne pas être comme tous ces humains pathétiques qui rampent à la recherche d'un bonheur idyllique et utopique, et se souillent pour survivre à tout prix ? Est-ce si compliqué d'être soi-même et de se défaire des carcans de la société humaine, de faire fit du bon sens, du politiquement correct, des modèles prédéfinis, de la distinction stupide entre le bien et le mal, du mode de pensée commun, de tout ceux qui te disent quoi faire, quoi penser, qui te forcent à être comme eux et à suivre leurs idéaux... Je te le demande, est-ce si dur ? Oublie ! Oublie ton éducation, brise les barrières qu'ils t'ont imposé, et qu'ils t'ont appris à t'imposer à toi-même ! Ne vois-tu pas que cette société, cette humanité, nous ronge et nous enferme, nous décérèbre, nous dénature, nous asservit et nous rendent tous conformes et identiques, sans pensées propres, sans désirs libres... Nos esprits sont conditionnés, manipulés, ils nous privent de notre propre liberté de décision, et nous font croire que tout vient de nous... Mais les barrières de leur soi-disant morale, ils peuvent se les mettre bien profonds, ces hypocrites !!"

Il s'était laissé emporté par la fougue de son discours et la rage de ses pensées, et la colère déformait ses traits alors qu'il laissait ressortir sa vieille rancœur.

"Ces pourritures méritent la mort et la souffrance que nous leur offrons..." murmura-t-il en baissant la tête de dépit et de dégoût.

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Il riait. De la moquerie ? Je n'étais pourtant pas quelqu'un de drôle. Ses mots me faisaient mal. Son visage avait changé, il devenait un peu plus effrayant à chaque seconde. "Tu ES un monstre"... voilà, ce que je cherchais à enfouir au fond de moi depuis tant s'années m'était violemment lancé au visage. Alors c'est comme ça que l'on se sent quand on réalise enfin l'horreur de ses crimes ? Mon coeur se serrait d'avantage à chacun de ses mots, je baissais la tête pour cacher mes yeux inondés de larmes. Il dénigrait ces gens, ce monde auquel je rêvais d'appartenir. La population qui rentrait dans la norme sociale, celle qui vie, celle qui espère encore, celle qui se protège de la douleur. Je me levais brusquement lors de sa dernière phrase, la tête toujours baissé, les poings serrés, je m'approchais de lui. Relevant tête, je laissais ma main frapper son visage.

« Arrête de te croire au dessus des autres ! Tu n'es pas Dieu, tu n'es pas plus intelligent qu'un autre. Ces gens que tu dénigres avec tant de dédain son tes semblables, ces eux qui t'ont créé ! Tu devrais les admirer, contrairement à toi il ont le courage de refouler leurs pulsions pour ne pas sombrer dans la folie et l'oublie d'eux même. Ils gardent le contrôle de leur corps et sont capable de résister à leur pulsions. Toi tu n'es qu'un esclave, ton enveloppe charnelle te domine et non l'inverse. Tu te penses fort et supérieur mais tu n'es maître de rien. Lorsque tu parles "d'acception de sa vrai nature" moi j'entends "domination du corps et de l'instinct de destruction". »

J'essuyais mes larmes. J'étais énervée, je défendais encore des choses incertaines auxquelles je semblait croire.

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Alistair vit que ses paroles avaient eu de l'effet sur la jeune fille , et cela fit naître sur son visage un sourire narquois mais satisfait. Il la regarda s'approcher sans mot dire. Lorsqu'elle releva la tête, il put voir ses yeux emplis de larmes et de rage, vision ô combien jouissive pour un être tel que lui.
Il vit le poing de Kenshi partir mais ne fit rien pour la retenir, et ne broncha pas en se recevant le coup. Sa tête partit sur le côté, mais son sourire ne disparu point alors qu'il tourna de nouveau son visage vers elle.
Il l'écouta parler avec tant de véhémence, et dans ses paroles Alistait pouvait sentir une haine refoulée, mais aussi de la peur. Oui, la haine et la peur. Elle était à point.
Lorsqu'elle eut terminé, il ricana doucement. Il semblait plus calme, bien que son visage affichait toujours une expression hystérique et sarcastique.

"Toutes ces belles paroles..." Commença-t-il d'une voix doucereuse après avoir laissé peser un lourd silence, "tous ces beaux discours... sans rien derrière. Rien d'autre que de l'hypocrisie. De la fuite, du mensonge, de l'auto-persuasion..."
Il plongea son regard enflammé dans le sien en inclinant la tête de façon étrange.
"Il est aisé, jeune fille, de tenir un tel discours, alors que l'on passe sa vie à massacrer des gens... Et pas seulement des coupables... Mais qui, oui qui est innocent ? Et surtout, qui est vraiment coupable ? Qui mérite la mort ? Est-ce à toi de le décider ? Et tous ces gens qui étaient là aux mauvais endroit au mauvais moment... Qui décide qu'ils doivent mourir ? Mais au fond... Tout cela, toi et moi savons très bien que nous n'en avons cure... Tu refuses de l'admettre, mais ces morts t'indiffèrent... pire, elle te font exulter... Tu aimes faire souffrir, distribuer la mort, tu aimes le mal mais tu refuses de t'y abandonner. Tu refuses d'entendre la vérité, car tu as peur... Tu me frappes parce que je suis celui qui tente de t'ouvrir les yeux, et que le mensonge que tu t'es créé pour te rassurer est beaucoup plus confortable..."
Il marqua de nouveau une pause pour laisser monter la pression et faire prendre conscience à Kenshi de ce qu'elle voulait à tout prix éviter.
"Ne sois pas lâche... Cesse de te fuir, de fermer les yeux. Regarde. Vis. Vis pleinement, sans fuir, vis pour toi... Est-ce si terrible de faire face ? Tu n'es pas seule..."
Il lui tendit la main d'un air qui se voulait rassurant, mais qui était altéré par le sourire qui déformait son visage.

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J'écoutais ses paroles mais préférais y rester de marbre. Après son beau discours il tendit la main vers moi, alors il me pense si stupide ? Je le regardais dans les yeux d'un air amusé et malsain, un sourire presque effrayant se dessinait sur mes lèvres.

« Et bien Alistair... Ai-je l'air si stupide ? Tu pensais vraiment que je n'avais pas remarqué ton petit jeu ? Je n'ai aucune envie de me laisser avoir par tes belles paroles, nous sommes différent toi et moi. Ne cherche pas à me faire croire le contraire, je ne serais jamais ton jouet. »

Je m'approchais doucement de son oreille, laissant mon souffle caresser son visage, son cou... je murmurais d'une voix suave.

« Cependant, je t'apprécie. Je ferais de toi ma chose lorsque le temps sera venu.»

Je mordillais sensuellement son lobe d'oreille, laissant mes mains passer sous sa chemise où mes doigts frôlèrent son torse et son dos que je griffais à divers endroits. Mes lèvres descendirent jusqu'à son cou, y passant ma langue et y déposant de tendre baisés, je le mordais sauvagement en prenant garde de ne pas le blesser. Je retirais mes mains, les faisant griffer une dernière fois sa peau alors que je lui chuchotais une nouvelle fois à l'oreille.

« En attendant ... résiste moi un peu.»

Je me décollais de son corps en douceur et repartie, sans un seul regard dans sa direction, m'allonger sur le canapé.

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Les yeux de la jeune femme avaient de nouveau changé. Son regard et l'expression de son visage reflétaient sa véritable nature. Alistair savait qu'elle était comme lui, même si elle refusait de l'admettre.
Il secoua la tête en entendant les paroles de Kenshi. Décidément, elle n'avait rien compris. Au-delà du fait qu'Alistair avait en effet caressé l'espoir de manipuler la jeune femme, ses paroles avaient pour but de lui faire prendre conscience de ce qu'elle était. Mais une fois encore, elle se refusait à l'accepter, ce qui désespérait le jeune homme.
*J'abandonne, elle ne veut rien entendre, eh bien tant pis pour elle, qu'elle continue à vivre dans le mensonge...*
Après tout, quelle importance pour lui ? Il n'avait que faire des autres. Quelque chose l'énervait dans l'obstination aveugle et illusoire de Kenshi. Ce n'était pas que sa réaction qui l'agaçait, il y avait autre chose, comme une sorte de déception. Il décida de l'attribuer à la frustration de voir une cible de choix lui passer sous le nez.
Il se calma et reprit son air sérieux habituel, chassant de son esprit toutes ces pensées qui ne faisaient que l'entraver dans sa quête d'action et de jeux malsains.

Kenshi s'approcha de lui, et il resta stoïque, l'observant du coin de l’œil. Un léger frisson lui parcouru l'échine quand il sentit son souffle contre sa peau, mais il le réfréna.
Sa chose ? Il serra les dents. Il n'était la chose de personne. C'étaient les autres qui étaient sous sa coupe, sans même le savoir. Mais lui, il était supérieur. C'est ce sentiment de puissance qu'il aimait lorsqu'il s'amusait avec les gens. Mais se voir rabaisser de la sorte, voilà qui était insupportable. Cependant, il se devait de garder son sang froid et cacher ses émotions négatives. Il sourit donc narquoisement en entendant ces paroles stupides.

Voilà qu'elle essayait maintenant de l'aguicher. Son petit jeu de séduction ne laissait pas Alistair indifférent, mais il retint ses pulsions et la laissa faire sans bouger. Il en fallait pas qu'il cède maintenant, il devait d'abord reprendre le dessus sur elle. C'est lui qui devait en faire sa "chose" et non l'inverse.

Lorsqu'elle se fut allongée sur le canapé, Alistair se décida enfin à parler, d'une voix digne, ayant repris son allure noble :

"Tu ne veux rien entendre et c'est à ton détriment. Pour ma part, peu me chaut !"
Il marqua une pause et la regarda avec des yeux accusateurs.
"Sache également que je ne serais jamais ta "chose" (en accentuant ce mot pour signifier les guillemets), et que ton petit jeu de charme ne m'atteint pas."

Il alla se rasseoir sur le fauteuil, alluma une nouvelle cigarette et reprit d'un air plus détendu.
"Tu sembles me considérer comme un adversaire, alors que j'essaie simplement de t'aider à ouvrir les yeux. N'est-ce pas de l'aide que je t'ai apportée dès notre rencontre ?"

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Il semblait contre l'idée que je le domine, ces paroles me faisait sourire de plaisir. Voilà une proie digne de moi, il avait beau dire que je ne lui faisais aucun effet j'étais pleinement consciente de mon physique de poupée qui ne laissait aucun homme indifférent. Il disait enfin des paroles censé ! Certe je le considérais comme mon adversaire, dominer un dominant n'étais pas chose aisé, quand au reste, je défendais seulement mon point de vue.

" Tu n'es pas mon adversaire. Tu es une proie un peu trop têtue qui refuse d'admettre une autre opinion que la sienne. Et tu ne devrais pas fumer autant, c'est mauvais et ça pourrait me laisser pensé que tu es mal à l'aise. "

Je continuais de sourire et découvrais discrètement ma poitrine pour faire apparaître un décolleté plongeant, je repliais ma jambe qui se trouvais à côté du dossier du canapé, posant mes mains derrière ma tête. Je fermais les yeux, et si je me laissais dominer pour une fois ? Ou du moins ... si je lui faisais croire ? J'hésitais en attendant les paroles d'Alistair. Il me plaisait de plus en plus cet énergumène.

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Alistair leva un sourcil en entendant la première affirmation de la jeune fille. Il attendit que son petit discours soit terminé pour relever sa constatation.

"Une proie ? Es-tu une chasseuse d'homme ?"
Il sourit narquoisement puis reprit :
"Et puis... Une autre opinion ? Qui parle d'opinion ? Les faits sont là, libre à toi de les voir ou de t'y refuser."
Il marqua une courte pause pour reprendre une bouffée.
"Ai-je vraiment l'air mal à l'aise ? Je suis parfaitement détendu, et j'aime fumer dans les moments comme ça... et puis, ça m'aide à réfléchir."

Il finit sa cigarette d'un air pensif, presque rêveur, puis l'écrasa par terre et releva la tête.
Au premier coup d’œil, un détail le frappa. Son décolleté était plongeant. Il déglutit et regarda ailleurs, non pas qu'il se sentait gêné, mais il ne voulait pas céder à la tentation et au désir... Pas maintenant.
Mais il ne put s'empêcher d'admirer le corps de la jeune femme ainsi allongée sur le canapé déchiré. Une si belle fille dans un décors aussi chaotique, formant un contraste saisissant, c'était une vision dont Alistair ne pouvait s'empêcher de se délecter.

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Ses propos me firent sourire. Moi ? Une chasseuse d'homme ? Je ne m'étais jamais vraiment posé la question. J'aime avoir le contrôle, plaire, et manipuler les gens à mon aise. Certes, si c'est avec des hommes c'est encore mieux, bien que les femmes m'intéresse également je les trouve moins amusantes, plus fragile. J'espérais qu'il avait remarqué mon décolleté, je voulais le faire saliver. Je voulais qu'il soit attiré par moi, qu'il ressente quelque chose de si incontrôlable que ça le fasse descendre de ce pied d'estale sur lequel il se projetait.

" J'aime manipuler les hommes, je ne les chasse pas spécialement. Disons plutôt que je les attire comme des ours à un pot de miel. Le fait que tu m'ai suivis ici en est la preuve, après libre à moi de te prendre dans mes filets ou non. Quand à ce que tu fumes, et bien fais comme bon te semble mais je t'aurais prévenue. "

Je poussais un soupire qui s'apparentais à un jouissement, espérant qu'Alistair le relèverait et que cela l'aguiche un peu.

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Alistair la considéra quelques instants sans rien dire. Il fit légèrement basculer son corps en avant et posa ses coudes sur ses genoux, joignant ses mains devant lui, fixant la jeune femme d'un regard ardent.
Ainsi, elle aussi aimait manipuler les autres. Décidément, ils étaient de la même trempe. Et malgré tout ce qu'elle disait et faisait, elle continuait à se faire passer pour quelqu'un de bien, même à ses propres yeux... Au fond de lui, Alistair espérait qu'un jour elle accepte enfin de vivre son odieuse différence dans la lumière... Et peut-être qu'un jour, ils pourraient briller ensemble au-dessus des autres comme deux étoiles sombrement lumineuses dans cette nuit permanente et infâme qu'était le monde...
Il chassa très vite cette pensée ridicule de sa tête. Lui, s'attacher à quelqu'un de la sorte ? Improbable. Stupide et dangereux, de surcroît. Ce genre de réflexions et d'espoirs secrets ne lui ressemblaient pas.

La suite des paroles de Kenshi l'interpella. Ainsi, elle croyait l'avoir attiré dans ses filets ? Ne comprenait-elle pas que c'était lui qui la manipulait ? Que la seule raison pour laquelle il l'avait suivie jusqu'ici était le désir de s'amuser avec elle ? Il ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire.

"Sache que ce ne sont pas tes... attraits qui m'ont poussé à te suivre. Quand bien même c'eut été un homme à ta place, je l'aurai assisté de la même manière. Tu crois peut-être que je suis en ton pouvoir, et que tu peux obtenir ce que tu veux de moi, mais ce n'est pas le cas. Je suis et resterai libre, bien plus libre que toi d'ailleurs. J'ai atteint la liberté suprême et plus rien ne m'atteint ni ne m'arrête. Je ne serai jamais esclave de qui ou que ce soit, tiens-le toi pour dit."

Il se laissa de nouveau aller en arrière et laissa sa tête reposer contre le haut du fauteuil, croisant les jambes et posant ses bras sur les accoudoirs en lambeaux, tel l'empereur d'un monde chaotique et magnifique.

La jeune femme poussa un soupir doté d'une étrange sensualité, qui semblait voulue, comme un appel implicite. Alistair la considéra avec un désir grandissant.
Il tenta de calmer ses sens pour réfléchir calmement. Même s'il tentait quelque chose avec elle, qu'est-ce que ça changerait ? Serait-ce s'incliner devant sa volonté et devenir son larbin ? Pourtant, si l'action venait de lui, il serait le dominateur. En aucun cas il ne devait s'abaisser devant elle. Elle était son jouet, parmi tant d'autres, rien de plus. Du moins c'est de cela qu'Alistair tentait de se convaincre.
Il décida d'attendre de voir la tournure que prendraient les évènements.

Invité Un fou ? Non, Invité !

Alors il ne serait l'esclave de personne ? Vraiment ? Je n'en croyais pas un mot, il m'appartiendra. Comme tout les autres d'ailleurs. Je me redressais et regardais par la fenêtre. Le jour ne tarderait plus à se levé, il fallait songer à partir. Mon regard se dirigea vers Alistair qui ressemblait à ces tirants dans les histoires sordides de ce monde. Je me levais, m'approchant doucement de lui je décroisais ses jambes pour glisser mon genou droit entre celles-ci. Ma main droite était agrippé au fauteuil pour me maintenir en équilibre et la gauche était posé sur la joue d'Ali-kun. je le caressais du bout des doigts en approchant mon visage du sien. Mon visage exprimait l'envie de choses que je m'interdisais de commencer avec lui. Mon souffle glissait sur sa peau, je relevais sa tête et plongeais mon regard dans le sien. Mes lèvres caressaient les siennes pendant que mon genou remontait doucement entre ses jambes. Je restais comme ça un instant avant de me retirer lentement pour lui parler avec une voix suave.

" Le jour va se lever il faudrait y aller. A moins que tu ne préfères rester ici avec moi ? "

Je lui jetais un regard en coin qui avait tout de pervers. S'il restait, il faudrait en assumer les conséquences et devenir mon esclave. Ce cher petit allait il enfin craquer ? Je n'avais pas trop d'espoir au vu de son comportement jusqu'à maintenant. Mais qui sait ...

Invité Un fou ? Non, Invité !

La jeune fille s'approcha de lui et grimpa sur le fauteuil. Alistair la laissa faire d'un regard amusé. Elle lui caressa la joue en se rapprochant de lui, et il pouvait voir le désir brûler dans ses yeux. Elle le regardait droit dans les yeux, si sensuelle et si attirante... Quand les lèvres de Kenshi effleurèrent celles d'Alistair, il ressentit un grand trouble en lui, et la sensation qu'il avait repoussé avec acharnement depuis le début réapparu. Dans le même temps, le genou de la fille atteignait son entre-jambes et provoquait quelques frissons dans son corps.
Le désir se mêlait à un autre sentiment, et Alistair, pour la première fois, était totalement déboussolé.
Cette fille lui faisait bien trop d'effet. Il fallait mettre un terme à tout ceci. Et elle ne devait pas remarquer son trouble, ou c'en serait fait de lui.
Ces pensées lui traversèrent l'esprit mais furent balayé par les sensations qu'il ressentait si ardemment. Il ne parvenait plus à garder la tête froide. Tout s'embrouillait, s'entremêlait dans son esprit.
Dans un élan incontrôlé, alors que Kenshi s'était reculée, il se pencha vers elle et l'embrassa avec force.

Invité Un fou ? Non, Invité !

Jamais je n'aurais imaginé ressentir ça... Il se leva soudainement pour m'embrasser sauvagement et je senti mon coeur faire un bon dans ma poitrine. Il battait si fort que cela me faisait souffrir, c'était comme si quelque chose essayait de me transpercer. Mes joues devenaient rouge et mes yeux brillant comme deux étoiles scintillants de milles feux. C'était la première fois qu'un tel trouble s'établissait en moi et je ne savais pas comment je devais gérer cette sensation ... devais je la repousser ? Qu'elle en était la signification ?

Malgré ma confusion intérieure je me laissais aller et intensifiait le baisé en fermant les yeux. C'était une douleur si agréable ... Mais pourquoi je me sentais si bien ? Si apaisée ... comme si j'attendais ce moment depuis longtemps.
Je reprenais le contrôle de mon esprit avant de n'être complètement submergé par cette émotion. Je repoussais Alistair délicatement, bien que je n'en eu pas réellement envie, et fixa mon regard dans le sien.

" Tu as perdu mon joli. Tu es à moi maintenant. "

J'accrochais mes bras autour de son cou et ne pu m'empêcher de l'embrasser à nouveau avec toute la passion que je ressentais à cet instant. Dommage qu'il faille partir ...

Invité Un fou ? Non, Invité !

Alistair sentit la jeune fille se laisser aller et même répondre à son baiser. Cette sensation était plutôt agréable... Voire plus que cela. Encore une chose qu'Alistair ressentait pour la première fois sans savoir ce que c'était. D'habitude, il embrassait les filles par caprice, pour satisfaire un désir, ou bien cela faisait partie de son petit jeu. Mais avec Kenshi, les choses étaient différentes. Pour la première fois, il avait perdu tout contrôle, pour la première fois, c'était plus que du désir et du plaisir qu'il ressentait. Le long baiser le calma, il se sentait soudainement serein, comme élevé au-dessus de ce monde.
Quand Kenshi se retira doucement, sa lucidité lui revint, et son estime de soi exacerbée refit surface. Les paroles de la jeune fille lui firent ressentir les conséquences cuisantes de son erreur. Avant qu'il ne puisse réagir, elle l'enserra et l'embrassa à nouveau. Il se laissa faire un instant puis décida de reprendre le dessus, et se leva rapidement en la soulevant dans le même mouvement. Il la poussa alors sur le canapé et grimpa à son tour, se plaçant au-dessus d'elle et plongeant son regard dans le sien avec un petit sourire.

"Ah oui, en es-tu bien sûre ? N'est-ce pas plutôt le contraire, jeune fille ?"

Il l'embrassa sensuellement dans le cou en la mordant légèrement par endroits, tout en lui caressant les hanches.

Invité Un fou ? Non, Invité !

Il devenait plutôt entreprenant et je ne savais pas si je pourrais garder le contrôle mon corps encore longtemps. Lorsque je senti ses dents s'enfoncer dans mon coup je ressentais à nouveau cette drôle de sensation qui emplissait mon coeur. Je rougissais à nouveau. Par peur de me laisser dominer je décidais de réagir en le repoussant, posant mes mains sur son torse je le faisais remonter et le regardais dans les yeux alors que les miens étaient ceux d'une jeune fille terriblement gênée. J'essayais de rien laisser paraître mais le trouble qui ne me quittait plus était hélas bien trop apparent.

" Arrête... Je ... "

Je rougissais de plus en plus et commençais à bégayer. Je détestais l'impuissance soudaine dont je faisais preuve. La force qui était dans mes bras faiblissait proportionnellement à cette envie de poser mes lèvres sur les siennes une nouvelle fois.

" Je suis fatigué ... je voudrais rentrer. En plus je suis couverte de sang et mes blessures recommencent à me faire souffrir. "

Je n'avais pas réellement envie de le quitter mais tout était si nouveau pour moi ... J'avais très peur ce qui pouvait arriver avec Alistair.

Invité Un fou ? Non, Invité !

Lorsque Kenshi poussa Alistair à se redresser, celui-ci put voir à quel point elle rougissait et paraissait gênée. Cette vision aurait dû le faire jubiler, lui montrant qu'il tenait enfin sa victoire et était parvenu à la dominer, mais au lieu de cela il ressentit autre chose, comme de l'attendrissement... La tendresse, voilà bien une chose qui lui était inconnue et qu'il repoussait, mais force était d'admettre que ce sentiment montait en lui.
Voilà qui ajoutait encore à ce singulier trouble qui ne cessait de poindre dans son esprit.
Lorsque Kenshi lui fit savoir qu'elle ne souhaitait pas continuer, il ne sut que répondre et se redressa sur son séant au bord du canapé sans rien dire. Il aurait pu insister, protester, la dominer, mais il n'en fit rien. Il était perdu, pour la première fois depuis longtemps. A vrai dire, il n'avait pas ressenti un tel déboussolement, qui ébranlait ses principes et les bases de son existence même, depuis ce jour funeste du 17 novembre 1994... Mais il préférait ne pas y repenser. Il avait déjà assez à faire avec le présent, et il ne trouva rien d'autre à faire que de rester assis là en regardant dans le vide, laissant Kenshi libre de ses mouvements.

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