Mon histoire ...

"La solitude est utile. Il faut parfois ne parler qu'avec soi-même. On entend alors de dures vérités ou d'agréables mensonges selon qu'on s'analyse ou qu'on s'imagine."

12 Août 1994 [Un lion né en l'année du singe]

Pourquoi est-ce une date importante ? Pourtant cela ne veut rien dire, du moins, c'est ce que je pense.. Ça n'avait rien de bien signifiant, c'était vide, c'était un rêve et c'était flou.
Naissance d'un enfant, enfant banal et ayant son futur tracé sur du papier à l'encre pour que cela reste ineffaçable. Un couple heureux, du moins c'est ce que nous pensions.. Rien n'était sûr depuis le début.. Début de quoi au juste ? Oh, je ne l'ai pas dit ? Mince alors.. Et bien faut que je vous le dise, pour pas vous faire bouillir le cerveau.
C'est le jour de ma naissance, le jour où je ouvre mes yeux pour voir ce monde vicieux et sali par des bêtes sauvages qu'on appelle "humain".. Non, je n'ai rien contre les humains, je suis moi-même humain, mais dès fois, cela ne m'empêche pas de penser que l'homme est bien étrange.

Destin tracé, je n'avais point le choix de faire ce que je désirais. Le texte marqué en japonais sur ces feuilles en papier étaient preuves du fait que je n'allais pas choisir ma vie. Preuves du fait que je ne pourrais pas voler de mes propres ailes. Piaffe condamné à suivre les traces de son précédent. Comme un petit animal enchaîné par son plein gré.

Vie de peinard jusqu'à mes huit ans, je n'avais pas de souci et je ne pensais pas en avoir, mes parents étaient assez sympa jusqu'à là, ne montrent pas leur mauvais côtés. Enfant aimé par la famille, je suis l'espoir qui renaît, je suis le héritier légitime de cette famille de Yakuza. Oh oui, j'ai bien dit Yakuza, oui, je parle bien de la mafia japonaise, non, je ne plaisante pas. Parce que j'ai l'air de plaisanter peut-être ? *Lance un regard sérieux* Oui, c'est à dire que je serais le prochain Yakuza des plus redoutables, mon père est déjà connu et redoutable, je serais son suiveur quand le temps sera venu. Et puis, je ne suis pas spécialement pressé, mais ça me palpite rien que d'y penser.
Pour l'instant, ce n'était qu'amusement jusqu'à l'âge de huit ans où mon père commença à prendre les choses aux sérieux et m'entraîna au combat et comment devenir un vrai Yakuza. Quant à ma mère, n'imaginez pas que c'est une femme douce, nah.. Bien loin de cela, c'est comme un fléau qui s'abat sur nous. Ma mère est une vraie dure à cuire, pas étonnant qu'elle supporte mon père et que celui-ci est parfois apeuré par sa femme qui quand elle s'énerve, c'est carrément la fin du monde.
Bon, cela n'empêche pas que mon père soit le plus fort entre les deux et qu'il reste aussi redoutable que les rumeurs elles-même qui courent sur lui. Enfin bref, mon père est un homme avec lequel, on ne voudrait pas se créer des problèmes, surtout quand on sait qu'il est un homme dangereux avec beaucoup d'influences sur les gens et sa mafia est très vaste, on ne sait jamais si une personne est son sous-fifre ou pas. Car ils préférent rester dans l'ombre ou garder cela secret.
Les flics ? Qu'est-ce qu'ils font avec des criminels de notre genre ? Rien, rien du tout, nada, ils ont trop peur de mon père et de sa mafia, c'est pas pour rien que mon père règne sur des petits quartiers, car c'est un Yakuza. Mais il met l'ordre dans les quartiers à sa façon, essayant parfois d'aider les gens ou de les nuire, selon ses attentions et envies. La police a bien trop peur pour se mêler des affaires de mon père, donc y a pas moyen qu'il se fasse arrêter.

Dorénavant j'ai douze ans, je suis jeune et fort. J'aime jouer et courir, et parfois agacer les gens quand ça me chante. Je fréquente une petite école publique, j'allais en cours normalement. Les gens me cherchaient rarement des problèmes, sachant que je suis fils d'un Yakuza et je m'en vante de temps à autre.
Et si une baston se déclenche, c'est souvent dans la cour de récréation, je suis la terreur de la cour de récréation. Après bien évidemment, c'est moi qui remporte les victoires, mais ce n'est pas toujours bien.. Surtout quand ma mère me gueule dessus dès que je rentre à la maison, blessé et à moitié ensanglanté (pas dans le sens du terme, hein).
Je suis souvent un enfant à problèmes, et franchement, j'aime me faire des problèmes. Pas que c'est drôle, mais.. C'est juste une façon pour moi de me divertir. Surtout quand je n'ai rien à faire de ma vie de gamin qui a déjà un destin tout tracé.
Faut dire que c'est un peu ch*ant quand tu sais déjà ce que tu es censé devenir, déjà que tu ne deviens pas forcément ce que tu désires être, mais tu le fais, car quelqu'un le veut et tu ne veux pas décevoir cette personne. Moi ? Oh, je ne sais pas.. La vie de Yakuza me tente, déjà que j'ai tous les atouts qu'il faut pour devenir le suiveur de mon père. Alors je sais pas, c'est pas comme si je me sentais spécialement forcé à le faire, nah. Pis c'est drôle d'être le fléau, ça me permet de me sentir fort par rapport aux autres, tient.

En gros, ma vie est banale, si vous ne l'aviez pas remarqué, c'est pas comme si j'avais quelque chose en particulier à raconter sur ma vie. Je n'aime pas me faire squatter par les paparazzis, c'est bien trop ennuyeux à mon goût. M'enfin, ils n'ont rien à me demander ou c'est mon poing qu'ils se recevront dans la face dans le cas contraire. e_e

« Daiki-sama, il est l'heure de vous réveiller » murmura une voix féminine.

La personne reçu un grognement en guise de réponse, j'entendis les pas s'éloigner et la porte se fermer avec un léger claquement. Je ouvris les yeux d'un air las, et observais le plafon l'air ennuyé.. „Galère, encore une journée d'entraînement intensif avec mon grand-père‟ songeais-je en me levant toujours cet air las affiché au visage.
Ma vie était juste normale et ennuyeuse, et j'avais envie de voir d'autres paysages, d'autres endroit.. Je connaissais trop bien mon quartier. Et toutes les personnes qui y vivaient, et cette routine quotidienne commençait vraiment à me taper sur le système. J'avais envi de faire autre chose. Un peu de changement.
Lentement, je sortis de ma chambre, me dirigeant vers la salle de bain. J'ouvris la porte à moitié entre-ouverte avec un coup de pied et entrais dans la salle de bain pour prendre une douche froide et pour me préparer quoi. Non, non et non ! Je ne me décrirais pas sous la douche, même pas pour vous faire plaisir, mesdemoiselles et messieurs. *Sort*
Après avoir fait ce qu'il fallait, je sortis de la salle de bain, une serviette enroulée autour de ma taille, c'est alors que l'une de nos nombreux servantes arriva, au mauvais moment et en me remarquant, elle détourna la tête, rouge comme une tomate. Je l'observais un moment avant de dire.

« Oh, c'est bon, hein ! C'est pas comme si tu voyais la première fois un mec torse nu ! » Lui dis-je d'un air ennuyé.

« Dé- Désolée, je.. Je c'est juste que c'est rare de vous voir ainsi, de plus je ne veux vraiment pas vous voir ainsi. » Balbutia-t-elle

Je lâchais un soupir, puis la laissant là, je retournais dans ma chambre d'un air ennuyé. Je me habillais, puis sortit pour aller dans notre salle d'entraînement.
Dès que la porte fut franchise, je pu sentir quelqu'un arriver et encaissais un coup venu de nul part. Sans attendre, j'enchaînais des coups à mon adversaire, celui-ci ripostait et me retournait les coups, mais je ne me laissais pas faire. Trop fier de moi-même. La fierté était un défaut chez moi, me rendant légèrement avare.
Mon adversaire arrêta de bouger, je fis de même en regardant le papi qui se tenait en face de moi, droit comme un piquet. Le papi avait l'air en forme, comme d'habitude et cela ne m'étonnais pas vraiment.

« C'est bien Daiki, tu as su prévoir mon attaque. » Me disait-il d'un air indifférent.

« C'est à force de l'habitude, grand-père. » Lui répondis-je avec un sourire sadique.

Celui-ci répondit avec le même sourire typique de la famille et nous commençâmes les entraînements. C'était dur, mais j'y étais habitué, nos entraînements duraient deux heures, après ça j'allais manger, puis je retournais m'entraîner comme un malade. C'était notre rituel du Samedi. Chaque Samedi c'était le même cirque. Ironique, n'est-ce pas ? Bon, c'était bien de s'entraîner avec pépé, mais bon, il me fallait de la chaire fraîche, d'autres visages à déformer avec mes coups. D'accord, c'est vrai que mon père participait parfois aux entraînements, s'il avait le temps..
Quoi que ce crétin a toujours le temps, mais il se trouve toujours un prétexte pour ne pas venir ou pour ne pas se battre contre moi. Car il sait que je suis devenu un gars coriace, il sait que je ne me laisse pas marcher sur les pieds. Il sait que je suis comme lui et pépé. Têtu et sadique dès que je m'y mets.
Après les entraînements, ma mère venait et m'apprenait un peu des trucs pour tapette.. Genre faire le ménage, cuisiner ou des trucs du genre. M'enfin, me demandes à quoi ça me sert si je deviendrais Yakuza et que j'ai des dizaines de bonniches qui sont là pour s'occuper des corvées. Mais bon.. Ma mère c'est une femme, donc elle a ses raisons et je ne tiens pas à l'énerver à ce sujet. -w-

Enfin bref, je crois que vous avez un peu près compris en quoi consiste mes journées ? L'école, les entraînements, les corvées, et d'autres trucs bien intéressants. Des amis ? Moi ? Hahah ! Quelle bonne blague ! Non, je n'ai jamais eu d'amis. Pas un seul dans toute ma vie, on a toujours eu peur de moi, je n'étais pas le genre de type que les gens voulaient fréquenter. Alors j'ai passé une grande partie de ma vie seule. Faisant fuir les gens comme une maladie mortelle. Ne vous faites pas des idées, ce genre de choses ne m'attriste absolument pas et n'ayez surtout pas pitié de moi ou c'est des cailloux que vous vous recevrez en pleine face ! Je suis très bien seul et je n'ai besoin de personne ! Je me débrouille bien seul et ça me suffit amplement. Pas besoin de faiblards à mes côtés quoi !

Ça fait maintenant quelques mois que je me cherche un lycée approprié, pas que je ne veux pas devenir Yakuza, mais c'est que j'ai envi de quitter là où je suis pour voir un peu le monde, vous savez.. Quand on reste coincé quelque part pendant presque toute sa vie, c'est pas le truc qui vous enchante le plus au monde. C'est alors après des milliers d'année plus tard que je me trouve un lycée qui a l'air d'être convenable. J'ai nommé :" Lycée Tsubasa "
Mon père avait du mal à croire que je voulais quitter mon nid, mais sérieux.. Avais-je l'air de lui plaisanter en disant que je voulais m'inscrire à ce lycée ? Je ne sais pas, mais ma fierté n'en fit qu'à sa tête et je pu lui dire que je voulais d'abord avoir une vie normale dans un lycée et dès que je reviendrais, je serais un Yakuza hors-paire.
C'est ainsi que nous nous jurâmes de laisser l'autre faire ce qu'il voulait avec une seule condition de la part des deux. Ainsi, dès que je reviendrais chez moi, je serais à la tête de la mafia de mon père.

Maintenant, j'ai quitté mon nid. Un matin, très tôt, je suis parti, je me suis envolé, volatilisé pour une sorte de nouvelle vie.
Dès mon arrivé au lycée, j'ai fait la rencontre d'un jeune homme plutôt mignon, son nom ? Kunio Minamoto, ce gars est vite devenu ce qu'on pourrait qualifier de "petit ami". À se demander parfois comment il fait pour me supporter.. M'enfin, j'm'en fiche, car il compte pour moi et ma vie au lycée est devenue bien meilleure grâce à lui. ~