Sourrissez vous êtes filmé ^^

Ecrivez ici votre histoire complète, laquelle doit retracer précisément la vie de votre personnage.
L'histoire d'une vie ? Pas tout à fait. Le seul souvenir qu'il me reste de ma vie avant la favela c'est un son de boîte à musique puis des tirs. J'avais quatre ans il paraît à l'époque. C'est ce que m'a dit mama Elena quand je me suis réveillée le jour de mes sept ans. Car oui j'avais l'âge de raison pour elle. L'âge de traîner dans les rues pour ramener la nourriture de la journée. C'est comme ça que ma vie de dealeuse commença. Dans une rue pourrie dans un gang composé de femmes au service d'un "patron". J'étais l'albinos, celle que tout le monde rejetait et frappait. Je n'avais rien à faire selon eux parmi des gringos de pur sang. J'ai donc du faire mes preuves. Et ce pan de l'histoire restera fermé pour vos yeux jusqu'à temps que je le veuille. Dix ans à dix ans ce fut une sorte de libération, le comble de ce qui devint ensuite ma vie et non une vie contrainte. J'ai été prise en flagrant délit par des policiers alors que je trafiquais avec des gangs des armes en pleine rue commerçante. Ils m'ont reconnu sur leur avis de recherche. Une petite fille blonde au teint presque pas bronzé avec des yeux bleus il n'en existe pas des tonnes dans les favelas. Mais voilà. Ma vie dans les bas fonds était finie en partie...je croyais que mon passé ne me rattraperai jamais, que je resterai dans ce monde aimant qui avait refermé ses trois années de coups et tentatives de viols. Mais j'ai beaucoup espéré pour rien. J'ai été bête et naïve comme aujourd'hui encore.
Ma vie après la favela. Un court instant de bonheur retrouvé auprès de gens qui connaissaient mes parents. Mon oncle et ma tante en l'occurrence. Des gens tout aussi blancs que je l'étais. Je me suis dit la première fois : ya d'autres gens comme moi ? Pas possible ! Imaginez quand même que des blancs riches comme crésus disait Elena viennent dans des quartiers pareils. Ils signeraient juste leur arrêt de mort en franchissant la limite favelas et beaux quartiers. C'étair jouer à la roulette mexicaine c'est à dire pas avec un pistolet mais une mitraillette. Vous aviez donc aucune chance de revoir le ciel d'en bas avec vos petits yeux. C'est donc là que ma vie continua avec enfin un cadre de vie stable. Cette vie était ni plus ni moins que de vivre avec la famille qui me restait : mon oncle et ma tante, de petiots cadres sans histoire pro forte. Juste de quoi vivre paisiblement comó una chica normal. Mes études ont été brillants durant les dix ans qui ont suivi, j'avais rattrapé un retard monstre pire que la gueule du quetzacoal avec une rage de dents. La vie suivait son cours dans notre petite maison avec jardinet. Moi et mon chat sur les cuisses, affalée dans le hamac le livre de comptabilité en main et cette douce musique qui trottait dans mes oreilles :
"Soy el carino de tus suenos
Quieres bailar con otros chicos
Pero me esperas en tu corrazon
Como el odor del limon
Te beso como lo quiero
Y te va a perfer en mi cuerpo...
Ah la salsa quand vous avez envie d'être tranquilles ya pas mieux...sauf quand vous arrivez de votre dernier cours avec votre annonce de diplôme et que vous voyez du sang couler de la porte d'entrée. Du rouge, encore du rouge. Du sang de porc et au milieu du salon, votre seule famille. C'est comme ça que je suis partie en rois ans avec ce message sur le mur : n'oublie pas ta VRAIE famille. Le vrai était souligné et dégoulinait devant moi. Les corps brûlés de ceux que vous considériez comme père et mère depuis un temps. Tout était fichu. Ou presque. J'ai fait des choses inimaginables. Ignobles avec mes mains, le fruit de ma propre colère. C'est comme ça que ça a commencé et c'est comme ça que ça continue. Mais chuis comme ça je changerai pas. Maintenant, chuis devant la porte du lycée à attendre. Je prends mes valises et ma moto qui a fait du chemin et maintenant je crèche ici.