Aujourd’hui c’était une journée plutôt mauvaise, il y avait du vent et de gros nuages noirs menaçaient d’apporter une tempête. Les jumelles Parker étaient toutes les deux dans leurs dortoirs, faute d’avoir trouvé une vraie maison où vivre. Le peu de famille qu’elles avaient ici ne voulait pas d’elle. C’est donc contraint et forcés que les deux jumelles avaient emménagés ici.
C’était un peu petit et ca changeait de leur grande maison en Grèce. La température aussi n’avait rien à voir avec celle de leur pays natal. Ici, depuis leur arrivée, il n’avait pas arrêté de faire gris. A croire que le temps ne veut pas d’elles au Japon… Hélia n’arrêtait pas de dire que c’était un coup de la sorcière Améthyste, que c’était de sa faute. De toute façon pour Hélia, tout est de la faute d’Améthyste, elle la déteste comme pas permis et elle ne désir qu’une chose c’est la nuire. A la différence d’Hécate qui est plutôt une jeune fille indifférente, soumise à sa sœur elle ne prononce jamais un mot plus haut que l’autre. De toute façon sa lui serait bien difficile étant donné qu’elle sait à peine parler.

Hélia s’occupait toujours de sa sœur, jalouse lorsque quelqu’un l’approche, elle ne la laisse jamais seule bien longtemps. Mais cette fois ci c’était différent, elle devait s’absentait car elle avait cours, bien entendu ca sœur étant complètement aveugle elle n’allait pas à l’école. C’est Hélia qui lui donnait des cours, elle lui expliquait tout ce qu’elle avait apprit dans la journée. Hécate avait une mémoire excellente et se souvenait de tout ce que sa sœur lui apprenait. Bien entendu elle n’avait jamais eu la possibilité de le mettre en pratique.
Hécate ne sortait jamais de sa chambre sans qu’Hélia lui en ait donné la permission, par mesure de sécurité étant donné que premièrement : personne ne savait que la jeune fille ne venait pas en cours. Deuxièmement : Hélia avait peur pour la santé de sa sœur, imaginez qu’Hécate sorte et tombe dans les escaliers ? Cette idée là était insoutenable ! Donc elle avait formellement interdit à sa sœur de sortir. Hécate ne rouspéta pas, habituée à obéir à sa sœur. En fait elle était habituée à obéir tout cours. Et oui, je vous l’avais dis qu’elle était soumise.

Une fois sa sœur partie Hécate se retrouva seule dans sa chambre. Comme à son habitude elle restait allongée dans le lit en sous vêtement. Ne sachant pas s’habiller toute seule c’était toujours sa sœur qui le faisait mais en l’occurrence elle n’avait pas eu le temps ce matin. Hécate soupira. Elle commençait à s’ennuyer. Elle tendit l’oreille et entendit quelque chose au dessus d’elle. Au dessus il y avait les dortoirs des garçons. En écoutant avec plus d’attention elle entendit des gémissements, des mouvements de lit, des insultes… La jeune femme rougit, le garçon du dessus regardait un film pornographique, avec les mots employés dans ce film le terme « érotique » n’était plus d’actualité ! Hécate rougit d’avantage et écouta la suite du film. D’après ce qu’elle comprit il s’agissait d’une femme soumise à un homme mais pire que ca il lui appartenait. Paraît-il qu’il la tenait en laisse !
Hécate rougit de plus belle se disant que les films n’étaient plus ce qu’ils étaient. C’était impossible qu’une femme soit promenée en laisse. N’est ce pas ?
A cette idée elle dégluti, bizarrement bien qu’elle trouvait l’idée terrifiante elle la trouvait aussi terriblement excitante et elle voulait en savoir plus.

Hécate réfléchit, la chambre du jeune homme se trouvait pile au dessus d’elle. Elle savait que les escaliers se trouvaient à gauche, donc il fallait juste qu’elle les montes et qu’elle fasse comme si elle se dirigeait dans sa chambre. Ca va le faire. Elle peut le faire. La jeune femme prit son courage à deux mains et se dirigea vers la porte. Depuis le temps qu’elle restait enfermée elle pouvait se déplacer dans la chambre les yeux fermés… Hécate ouvrit la porte et s’engagea dans le couloir quand tout à coup, BOUM ! Elle percuta quelqu’un de plein fouet ! Ca pour une boulette, c’était une boulette… Hécate pria le ciel pour qu’il ne s’agisse pas de quelqu’un d’important, CPE, principale, prof…
Hélia avait insisté sur le fait qu’il ne fallait pas qu’on la découvre ou alors on allait la placer dans un établissement pour aveugle et les deux sœurs seraient séparées ! Hécate ne voulant pas être séparée de sa sœur elle lui promit de jamais sortir, si Hélia l’apprend ca risque de barder… La jeune femme était tellement perdue dans ses pensées qu’elle en oublia presque la personne. Elle la chercha à tâtons en mettant ses mains en avant.

« Excusez moi je ne l’ai pas fait exprès. Je…Je vais vous laisser… »

Elle espéra que sa réplique soit passée inaperçue et que la personne continue sa route. Mais allons bon… Depuis quand les miracles existent-ils ?

Hécate n’entendait plus les bruits du film au dessus d’elle en revanche elle entendait la personne qu’elle venait de bousculer. Au son de sa voix c’était un homme. A la carrure de son corps, qu’elle avait touché en le cherchant, il était plus que bien battit et de toute beaucoup plus grand qu’elle. La jeune femme se sentit tout à coup vulnérable et fragile, elle recula d’un pas. Elle était toujours en sous vêtement et le savait, avec ses bras elle essaya de cacher sa poitrine, mais les deux membres n’étant pas très épais ne cachaient pas grand-chose. La jeune étudiante aux cheveux court serre aussi ses cuisses pour ne pas que l’on voit trop sa culotte. A vrai dire elle ne savait même pas comment elle était à ce moment là vue qu’il était impossible pour elle de se voir. Peut être était elle ridicule, peut être mignonne. Elle n’en savait rien du tout, la seule dont elle était sur c’est qu’il fallait qu’elle rentre au plus vite dans sa chambre.

Bonjour jeune fille, que fais-tu toute seule ici ? Je suis Shimizu Honda, ton professeur de littérature. Tu es aveugle on dirait... c'est pour cela que tu es toujours absente ? D'ailleurs, c 'est ta soeur qui te donne les cours, n'est-ce pas ? Je crois que tu es... Hécate, c'est bien cela ? La soeur jumelle de la violente Hélia ? N'aies pas peur, je vais te raccompagner à ta chambre,

Hécate releva la tête surprise, le jeune homme en connaissait beaucoup sur sa vie alors qu’elle, elle ne le connaissait pas. Comment est ce possible ? La jeune femme ouvrit la bouche mais aucun son n’en sorti. Elle rougit et baissa la tête, il savait vraiment tout sur tout, malgré tout la jeune femme ne savait pas si elle devait lui répondre ou pas. Holala Hélia allait vraiment être en colère si elle le savait ! Hécate s’agenouilla devant l’enseignant et pleurnicha doucement.

« Miouuu miouuuu, je…Je m’appelle Hécate et…Et je suis aveugle… Miouu miouuu, s’il vous plait… Il…Il ne faut pas dire à Hélia qu’Hécate est sortie de la chambre ! Miouuu miouu, je ferais…Je ferais ce que vous voudrait. »

La jeune grecque aux cheveux rose avait du mal à s’exprimer, étant couvée depuis sa plus tendre enfance personne ne lui apprit à parler car ses parent n’en voyaient pas l’utilité. Hélia devait être ses yeux, sa voix, ses mains… Hécate n’avait jamais son mot à dire, elle ne pouvait rien faire toute seule ce qui la rendait dépendante des autres. Mais cette fois, elle devait se débrouiller seule…

Hécate leva la tête pour regarder le jeune homme, en réalité c’était le noir complet. Elle ne voyait rien du tout, elle soupira un peu car elle aurait vraiment voulu mettre un visage à la voix de son protecteur. Elle se contenta juste de se laisser faire. Le jeune homme l’enveloppa avec sa veste et la jeune aveugle arrêta de frissonner. Pour toute récompense elle posa sa tête contre son torse et miaula. Toute cette épreuve l’avait secouée, elle n’était pas habituée à vivre autant de chose en même temps. A vrai dire elle n’était pas habituée à vivre tant de chose tout court. Elle était constamment prisonnière dans sa tour d’ivoire, à l’abri des regards indiscrets. Seule sa sœur avait le droit de poser un regard sur la jeune femme.
La jeune grecque se laissa donc transporter vers sa chambre en silence. Le contacte des murs froids sur ses pieds nus lorsqu’elle les frôlait, était rigolo. Cela faisait bizarre de sentir autre chose que les quatre murs d’une chambre. L’étudiante leva ses bras pour essayer de toucher tout ce qui était à sa merci, faisant ensuite des miaulements amusés.

Le voyage ne fut pas long, à son grand regret. Il n’avait pas dit un mot sur tout le trajet, elle le sentant soucieux. Il devait surement réfléchir, en tout cas la jeune femme n’eut pas le courage de lui demander à quoi il pensait. Une fois devant la porte elle l’entendit soupirer, peut être avait elle fait quelque chose de mal ? Ils entrèrent ensuite dans la chambre et il la posa sur le lit, elle soupira à son tour et miaula tristement. C’est triste à dire mais la jeune femme ne voulait pas se défaire de ses bras.
Il s’assit en face d’elle, elle réussit à le situer grâce à son parfum. Il prit une voix sévère et lui dit :

Néanmoins, tu dois faire plus attention Hécate, un garçon aurait pu en profiter et te faire des choses dans cette tenue. Sois plus prudente la prochaine fois d'accord ? Tiens, je te laisse mon numéro, ainsi, tu pourras faire appel à moi en cas de besoin.

La jeune femme pencha la tête sur le coté ne comprenant pas, elle n’avait jamais vue son corps donc elle avait du mal à se dire qu’il avait quelque chose d’attirant. Elle contenta de regarder le sol d’un air coupable, ne comprenant pas pourquoi elle ne pouvait pas se promener comme ca. Hécate hocha la tête en signa d’approbation puis tendit la main pour recevoir le petit bout de carton avec tout les renseignements dont elle aurait besoin au cas où…
Elle entendit ensuite la chaise grincer sur le sol, signe qu’il était en train de se lever. La jeune femme leva immédiatement le visage et miaula. Elle ne voulait pas qu’il parte ! C’est alors qu’il lui demanda s’il pouvait faire quelque chose pour elle. Hécate se précipita dans ses bras et miaula tristement, les larmes aux yeux.

« Miou…Miou…ne laissez pas Hécate…Miou s’il vous plait….Restez près de moi… »

Hécate passa ses bras autour de l’enseignant, la jeune femme était vraiment plus petite que lui, sa tête ne dépassait pas les pectoraux du jeune homme. Elle pouvait entendre son cœur battre. La grecque resta un moment comme ca, ne voulant plus le lâcher.