Ce matin-là, je m’étais réveillée de mauvaise humeur. En effet, j’avais appris, la veille, lors de la réunion du club de journalisme une bien surprenante nouvelle : Toshiro me trompait. Du moins, c’est ce que Kokoro avait écrit. Je ne la connaissais pas bien, mais pourquoi m’aurait-elle fait cela alors que j’étais sa partenaire ? J’invitai donc Toshiro à me rejoindre au parc, dans la ferme intention de m’expliquer avec lui. Une chose était sûre, j’allais avoir beaucoup de mal à garder mon sang froid. M’avait-il réellement trompé ? Rien ne me le disait, mais rien ne me prouvait le contraire non plus.

Je sortis de l’enceinte de l’établissement scolaire au pas de course et arrivai au parc quelques minutes plus tard. Ce jour-là, il pleuvait. J’aurais pu aller le trouver dans sa chambre, mais j’avais craint de le voir avec une autre fille. Je m’assis donc sur un banc, à l’abri des regards indiscrets et des oreilles baladeuses et attendis qu’il arrive. A vrai dire, il n’y avait aucune raison de se cacher, puisque personne mis à part moi n’avait eu la folle idée de sortir par un temps pareil.

Je me réveillais ce matin en découvrant qu'il pleuvait, c'était bizarre, étrange...Il faisait vraiment beau depuis plusieurs jours, et aujourd'hui, étrangement, la pluie était au rendez-vous. Je m'approchais donc d'elle, dans le parc, sur un banc. Elle n'étais pas souriante, je me demandais pourquoi..Je prenais donc un parapluie avec moi, et m'avançait vers elle, la saluant..

« Assieds-toi. »

J’attendis, je baissai la tête, serrant les poings, tentant de retenir mes larmes. Que devais-je faire ? Lui dire ? Et s’il n’avait rien fait ? Tant pis, je me lançai.

« Je suis au courant de tout. Je suis déçue, je ne te pensais pas comme cela. Je sais, je sais que je suis mal placée pour te dire ça. Je… »

Cela en était trop, je craquai, je sanglotai, les larmes coulaient le long de mes yeux, dégoulinaient le long de mes joues et s’écrasaient sur le sol, se mêlant aux gouttes de pluie. Soudainement je me mis à penser au sens que pouvait bien avoir ma vie ? Quel était mon véritable but ? J’avais mal.

« Pourquoi, pourquoi tu m’as fait cela ? »

Pourquoi n’était-il pas si différent de moi ? Pourquoi ne pouvais-je m’empêcher d’avoir mal en repensant aux moments que nous avions passés ensemble. Notre amourette n’avait duré qu’une petite semaine, tout au plus et pourtant. Pourtant, j’avais mal, plus je pensais à notre séparation, plus une irrépressible envie de mettre fin à mes jours me venait à l’esprit. A vrai dire, j’y avais déjà pensé ; mais à quoi bon ? Qu’est-ce qui m’attendait de l’autre côté.

« Pourquoi ? »

Je ne comprenais vraiment rien à ce qui se passait, et me rappellait alors de cette journée. Sortant de ma chambre, et me dirigeant vers le parc, un groupe de filles me regardaient bizarrement, avant de s'approcher de moi, et sauter sur moi. Je reculais aprés, et voyait une étrange femme en train de prendre des notes. C'est à ce moment là que j'avais un mauvais pressentiment. Je regardais Akuro, et lui répondait:

"A-Akuro, ce n'est pas ce que tu crois!"

Je ne m'approchais pas d'elle, ayant peur qu'elle me repousse. La regardant droit dans les yeux, je ne savais plus quoi dire, je finis alors par murmurer:

"Qui t'a inventé ces aneries?.."

« Ce… »

Je glissai du banc et m’écroulai à genoux sur le sol.

« C’est ma partenaire, au club de journalisme. »

Je cachai mon visage derrière mes mains, tentant tant bien que mal de dissimuler mes larmes.

« Tu-Tu sais, je comprends que tu sois allez voir ailleurs. »

Je pleurai de plus belle.

« Après tout, je-je ne suis qu’une prosti-prostituée. »

Je n'en pouvais vraiment plus, et je tentais de retenir mes larmes, moi qui, pour la première fois depuis plusieurs années, ne pleurait ou n'avait jamais envie de pleurer. Je me baissais afin de l'aider à se relever, essuyait ses larmes, avant de lui dire:

"Mais ta partenaire est vraiment débile, des filles s'étaient jetés sur moi, et elle avait vu cela.."

Je la regardais, entendant ses paroles, puis lui dit:

"T'es une fille extraordinaire, Akuro. Je pense qu'avec ce qui vient de se passer, on aura du mal pour la suite..Mais t'as pas besoin de déprimer, je sais qu'un jour tu trouveras quelqu'un qui t'aimeras plus que tout"

Lorsqu’on rêve, il vient toujours un moment où l’ont revient à la réalité. Quand le rêve que nous faisions nous donnait la force de continuer à vivre, le réveil est douloureux, vraiment douloureux. La chute est si longue qu’elle semble durer une éternité. Je rêvais depuis plusieurs jours et il était maintenant temps de me réveiller.

« Je suppose que… »

Je ne savais plus quoi faire, j’avais envie de fuir, de disparaître sous terre.

« Tout s’arrête ici. »

Je la regardais, ne sachant vraiment pas quoi répondre. Je m'approchais d'elle avant de lui dire:

"Entre nous, oui..Je sais bien que tu ne me crois pas, et que tu penses que je t'ai trompé.."

Je la regardais, attendant sa réponse..


(sorry du petit post)

Je me me relevai, me dirigeai vers Toshiro et lui donnai une claque sur la joue avant de m'enfuir en courrant. Adieu Toshiro, adieu bonheur. Après ce qu'il venait de se passer, je ne ferais plus jamais confiance aux hommes, je me contenterai de coucher avec eux pour leur argent, comme je le faisais auparavant.