« Jeanne » ? Qué ? Jeanne d’Arc ? No no ! Il parlait pas de ça le directeur enfin c’est pas un code secret ni rien du genre alors … Ça pouvait pas être le surnom du coiffé comme un balais de toilettes qui rappelait quelque chose aussi à Vero. Nan alors c’était forcément la drôle de fille aux cheveux noirs. Elle avait un air de serial killer mais bon quand on connaissait le passé de la blondinette mexicaine on pouvait se douter que ça lui faisait ni chaud ni froid. Même Rambo aurait sans doute fait dans son slip. Vero jouait donc avec la culotte et la faisait tourner sur son index en fredonnant un petit air de mambo. C’est là qu’elle eut le déclic du siècle qui arrive que cent cinquante ans après la guerre. C’était son cousin là qui était dans la pièce. Y mierda ! Voilà ce qu’elle pensait sur le coup. Mais comme d’hab’, Aoi, son cousin au quatrième degré chez qui elle créchait pour le moment, ouais dans un resto assez zarbi avec pleins de viocs qui exhalent des reflux de bucoliques alcooliques. Le dernier qui avait essayé de toucher à ses fesses avait eu ses baguettes qui transperçaient sa main. Ouh pour sûr qu’il avait dansé ce satyre pas dans tous les sens ! Elle eut un petit sourire et un plus grand quand Aoi fit ses manières avec une pointe d’humour. Mais là où l’apothéose comme à la Mohammed Ali après sa victoire se fit, c’était quand Muruta fit sa remarque cinglante. Elle se mordit la lèvre inférieure pour étouffer un rire pendant que celle qui s’appelait donc Jeanne parlementait de manière tout à fait remarquable avec son oncle donc. Vero leva les yeux au plafond pendant qu’Aoi la regardait avec un air malicieux. No no, il n’allait pas changer ce petit dragueur avec une bouille d’ange. À peine arrivé et ça y est il avait mis le grappin sur une fille.
Du coup la blondinette regrettait un peu de l’avoir ramené de son quartier de Tokyo celui là. Dans le fond, faut l’admettre. Même une tueuse à gages, ouais bon ex tueuse à gages, peut faire une bonne truffe. Elle sentait bien que le cher et tendre directeur avait envie d’exploser, mais qu’il se retenait comme il pouvait. Et puis ça faisait rire Aoi qui n’attendait que ça. Justement, elle sentait qu’il allait bien rester sur ses gardes ce pétard-man. Il préparait un truc en cas de pétage de fusible de Muruta. Au regard du directeur, le brun arqua juste un sourcil avec un sourire en coin. C’est à ce moment là que l’homme mûr dans la pièce, même si il était encore dans la belle fleur de l’âge fit un petit discours tendre et compatissant. Vero détourna son regard vers la droite en se disant que là il avait eu un coup de maître. Mais bizarrement, Aoi n’avait pas eu l’air de se démonter et affichait un sourire atrocement sadique pendant un petit moment avant de repartir à son air détaché de toujours. Ça fit de nouveau tilt dans la tête de la mexicaine. Yavait un truc pas net. Vero fronça un sourcil, de manière suspecte et c’est avec une grande nonchalance qu’elle se sortit de son coin de bureau pour aller vers le brun. Dans un mouvement atrocement rapide, elle mir la culotte sur la tête d’Aoi et lui donna une baffe magistrale avant de le prendre par le pantalon et le suspendre devant les autres élèves hors de la fenêtre. Les lycéens regardèrent la scène pendant qu’Aoi faisait le pitre avec son sourire charmeur. C’était là que la Vero pas tendre se fit entendre. Sa voix se fit calme et cinglante pour dire ces mots :
« Uno Aoi. Tu sais qu’on vient juste de débarquer et toi t’es déjà en train de faire ton coureur de jupons. Ouais je sais, c’est les filles qui viennent te voir. Dos Aoi. Si jamais tu recommences à le faire quand je suis dans les parages ou dans le bureau du directeur, je te lacère les fesses avec ce canif que tu connais si bien. Tres Aoi. Là j’ai une envie mortelle de te jeter dans le vide et ainsi vérifier la théorie de l’Attraction Universelle et voir si c’est ta tête qui va se scratcher d’abord sur le sol. Alors tu vas vite arrêter, n’est-ce pas cher cousin ? On en reparlera ce soir, mais là tu me promets de plus le faire. Comprendes ? »
Aoi la regarda d’un air détaché en haussant juste les épaules. Brefouille il était aussi exaspérant qu’un débile lâché dans la jungle. Elle le remit au sol et se massa la tempe. C’est là qu’elle chuchota très faiblement alors qu’elle était face à son cousin :
« Quand même bien joué. Tu as eu une belle prise. Espèce de chanceux. »
Elle lui fit un sourire taquin en haussant les sourcils. Oui ils étaient quand même complices malgré tout. Vero aimait ce petit gamin, mais elle devait tenir sa position. Elle se retourna et affirma d’un ton sec avec son accent au directeur que c’était réglé et qu’il n’y aurait plus ce genre de problèmes.