Et voilà le midi qui arrive. Yataaa !!! La faim guette ! Et lorsque j'ai faim j'ai une tête pareille à freddy les griffes de la nuit. Arh ! Non je ne me compare pas à jennifer dans jennifer's bofy ce serait hachement flippant de me voir avec la même gieule. Oui, gueule vous avez pas vu sa gueule de requin ?! Si moi j'ai ça, bonjour le lavage de dents. Et puis...moi je ne suis pas une croqueuse d'hommes. Je les attire comme des mouches autour d'un pot de miel ! Déjà Tatsu qui m'avait trop laissée à l'abandon. Après... Je préfère même pas en parler tellement ça m'a énervé. C'était une idiotie de penser qu'il comprendrai la situation. Maintenant, je tournais la page, je ne croyais plus en l'amour. J'étais sèche à l'interieur. Comment faire après tout ce qui m'était arrivé ? Rester stoïque et ressembler à Candide ? Jamais ! Il ne fallait pas non plus rêver ! Mais revenons à la situation du jour. Me voilà entrant comme une f1 dans la afet' humant comme une bienheureuse la bonne odeur de la cuisine de cette chère Key. Un vrai cordon bleu ! Et oui je suis tatillonne au niveau palais ! J'adore la bonne nourriture ! Je sais, je suis bonne vivante, mais je me rattrape avec le sport et la musique. Bah je sais faire de sacrés efforts aussi ! Vous avez vu mon corps ? Chut les filles pas de remarque sur ma poitrine ! J'en ai assez entendu ! Donc je me prends une bonne salade de tomate avec de la salade verte sauce balsamique et huile de noix, de l'agneau façon tandoori, des légumes cuits au wok, et une pomme granny. Ça va, j'y allais mollo, vous voyez ? Donc je prenais mon plateau après avoir payé par carte le repas et m'avançais dans le dédale des tables quand je reçus un appel. Mon père...il fallait qu'il m'appelle à ce moment là...toujours aussi fort le vieux. Je prenais l'appel d'une main et tenais le plateau de p'autre. Je butais contre les chaises et...paf ! Mon plateau frappa la tête de quelqu'un. Estelle tu es une winneuse ! Je regardais la fille avec un air inquiet, tenant presque en équilibre avec mon plateau qui était sauf.

"Papa ? Grâce à mon don inné et à ton appel, j'ai réussi à frapper quelqu'un. Je te rappelle plus tard, ok ? *raccroche* erm... Excuse moi, ça va ? Tu saignes pas ? J'ai le chic pour faire l'unijambiste dans ces moments là..."

Et non je n'avais pas reconnu la personne sur le moment.

L'heure de manger.... Enfin pour moi, parce que là j'ai une de ses dalles. Bah oui, ne faire rien de spéciale réveille quand même la faim non ? Je me dirige donc à la cafétéria espérant ainsi me restaurer comme il se doit. Bon je ne vais pas vous faire une liste de ce que je prends, mais en tout cas cela a l'air harchi bon. Alors que je pars à la recherche d'une place, car ce n'est pas pour dire mais il y a du monde, bah j'arrive à me prendre quelqu'un en pleine poire. Ni une ni deux, Nana mode énervé entre en action. Grommelant quelques paroles insultante, j'écarquille les yeux de surprises. Alors là, je reconnais la voix de ma chère et tendre... :

"Estelle choux !!!! Vu que c'est toi, je vais te pardonner."

Et oui, folle un jour, folle toujours. J'ai tout le temps eu une relation assez ambiguë avec ma meilleure amie et je dois bien dire que cela m'amuse. Le seul problème est que le jeu peut se retourner contre nous non ? Oh bah au diable tient. Enfin bref, heureusement que rien n'est vraiment tombé par terre.

"Ne tu veux manger avec moi ?" Je lui demande avant de sourire lorsque je reçois une réponse positive de sa part.

Je ne sais pas pourquoi, mais le repas risque d'être mouvementé non ?

*BZZZZZZZZZZZZZZT ! Alerte ! Alerte ! Voilà ta gaffe de la journée Estelle ! Bingo ! Applaudis-toi !*

Comment n'avais-je pas reconnue Nana et ces fameux cheveux ? J'étais gogole des fois....en même temps, un garçon manqué, ça ne peut-être qu'aussi proche...d'un garçon. Et vu le nombre de cas que je me suis tapée pour l'instant dans ce lycée, ça ne pouvait pas s'arranger. Comment voulez-vous que je change ? En me mettant en robe et en me pavanant en sautillant comme une écolière .... SCRIIIII !!!! STOP AU MASSACRE ! Retournons en arrière et effaçons cette image pourrie. Donc voilà Nana qui est face à moi. Cette petite brunette était toujour aussi mignonne. La prunelle de mes yeux, ma protégée numéro 1 avant Sana ! Donc voilà que je me retrouve près d'elle, je rougis un peu en plantant mon regard dans le sien. Mais quoi elle était kawaï cette fille...sans les insultes bien sûr. Hochant la tête à sa proposition, je m'installais à côté d'elle, posant mon plateau à côté du sien. J'étais heureuse de la voir dans un autre contexte que le dortoir depuis qu'elle était arrivée. Je commençais à déguster mes aliments avec délectation, suçotant ma fourchette. Soudain, je me retournais vers elle, la fourchette dans la bouche, une pensée me revenant. Je la regardais avec des yeux d'enfant curieuse :

"Alors mademoiselle, comment ça va niveau coeur depuis que tu es lâchée dans cette jungle lycéenne ? Je parie que tu as déjà reçu des tonnes de propositions !"

J'étais soucieuse de ce qu'elle pouvait ressentir. Après tout, malgré mon attirance pour elle qui ressort parfois, c'était ma meilleure amie.

On finit par s'asseoir pas très loin de là où on c'est fait du rentré dedans. Oups, cette phrase est un peu porteuse à confusions non ? Bah tant pis, ce n'est pas la première fois que je dis des choses de ce style. Je commence donc à manger tout comme Estelle, puis lorsque celle-ci me pose sa fameuse question, je m'arrête. Des propositions ? Oui j'en ai bien eu mon amie... Cependant.... Ah, elle a dû voir que je venais de me déconnecter du monde vu son regard soucieux. Souriant, afin de la rassurer, je lui réponds.

"Hum oui, j'en ai eu. Après le problème, c'est qu'une fois qu'ils ont couché avec moi, c'est fini."

J'ai l'impression que si je ne m'arrête pas de parler, ma voix va se briser. Je crois que j'en ai bien trop marre de garder cela pour moi. Bah oui, certaines filles n'existent que pour baiser et ne comprennent pas vraiment ma façon de penser sur l'amour. Ok ok, je sais qu'il m'arrive de me laisser faire, mais malheureusement pour moi, cela me fait forcément du mal.

"Tu sais, je sens que je vais finir lesbienne si cela continue. Ah moins, que les filles veulent de moi la même chose."

Plus je parle et plus je sens cette boule au creux de ma gorge.

"Enfin, peut-être que j'ai trouvé une perle rare... Tu sais, j'ai fini par aller voir le psy du lycée... Ma foi, il est vraiment très gentil. Après, il faut naturellement voir si ce n'est pas moi qui me trompe une fois de plus."

Je laisse un petit rire nerveux franchir mes lèvres.

"Et toi sinon ?"

J'écoutais avec une grande attention Nana. Je me sentais mal à son égard car elle essayait de faire la forte. Mais on était pareilles. Maudites en amour. Les garçons ne voyaient en nous que notre corps et non nos sentiments. Ils s'étaient joués de nous. À plusieurs reprises. Mon coeur se serrait une nouvelle fois et je n'avais plus trop le coeur à manger. Mon moral était à zéro, mais je ne craquais pas, car Nana, elle, avait une nouvelle chance en amour. Je devais la féliciter. Surtout qu'elle était avec le psy...celui qui dessine des corps de femmes pendant ses consultations. Elle aimait l'exotique, ma petite Nana ! On peut pas lui reprocher ! Ensuite, si elle l'aime et que lui l'aime, tant mieux. Il valait mieux cela...Quand à moi, j'avais eu plusieurs petits amis ici, mais ce n'était que des échecs au milieu des demandes pressantes de d'autres soupirants. Il était facile de se retrouver brisée avec tout ça. J'avais du mal à croire de nouveau en l'amour. Les hommes je pensais y faire une croix dessus à cette époque. Mais ne parlons pas du présent et retournons à nos moutons. Je buvais mon verre d'eau doucement pour dire enfin une fois la dernière gorgée prise :

"Moi ? J'ai eu de nombreuses déclarations, trois tâches de petits amis qui m'ont tous abandonné ou abusé de m confiance. J'ai fait les mauvais choix comme à mon habitude, je regrette le passé mais je pars de nouveau de l'avant...et je dois t'avouer quelque chose. Dans ces trois petits amis, j'ai eu Shin, ton ex. Il m'a déclaré sa flamme, et je n'y croyais pas trop. Il a fallu une semaine pour que ça se goupille et à peine un mois pour que ça explose. Je comprends comment tu as tant souffert, maintenant. Mais après lui, le Erwan a abusé de ma confiance en me disant m'aimer, mais en m'ayant caché plusieurs choses. Quand au tout premier, trois mois d'idylle environ, mais ses absences répétées m'ont détruite. Tatsuya avait au moins la classe. Mais il n'était pas présent. Je recherche la sécurité dans une relation et non une chose avec pleins de malentendus qui brise le conjoint en un rien de temps."

Je n'avais pas vu que j'avais parlé aussi longtemps en regardant le mur du self face à moi, les yeux vides de toute expression humaine. J'espérais que Nana ne soit pas choquée par mes révélations. Je reprenais en la regardant tristement :

"Pardonne moi. Je ne t'ai pas parlé de cela. Je ne voulais pas te blesser. Tu sais dire cela dès que ça arrive, je n'ai jamais aimé le faire sans savoir les sentiments de celui à qui je vais le dire. Nana, je suis heureuse pour toi si c'est le bon coup cette fois. Moi, je ne sais pas. Je crois que j'ai du mal à croire encore en un homme. Ils m'ont toutes dupées. Et je me sens...brisée un peu plus à chaque relation. Qu'en penses-tu ?"

Parler de Shin, j'vais été franche encore une fois. J'espérais qu'elle ne m'en voudrait pas de trop...je lui avais dit en tant qu'amie, ne voulant rien lui cacher.