Dimanche..Un jour de la semaine que je n'aimais pas tellement. En même temps, c'est un jour assez pourri, ou en général, tout le monde s'ennuie, y compris. On ne pouvait pas faire grand chose. Ce soir alors, je décidais de sortir un peu, mais quelle heure était-il ? Je ne savais plus trop, et, en regardant la montre accrochée à mon bras je remarquais qu'il était déjà vingt et une heure. Le temps passait vraiment vite parfois. Ou pas, en fait... Je me dirigeais alors vers un restaurant assez chic et beau ou pouvoir manger. Mais rien à faire, il y avait vraiment trop de monde, et je n'aimais pas trop ca. Dommage, en effet...Moi qui était un peu fatigué t énervé en ce moment, ce n'était pas le moment d'entendre des bruits et récits de riches qui avaient acheté une villa en Amérique, ou d'autres personnes qui avaient des problèmes.



J'arrivais à présent dans une boutique de sushi qui avait l'air plutot pas mal. Bon bah voilà, ce que j'allais faire tout simplement, c'st prendre des sushis pour ce soir. J'aimais vraiment ca, et ca allait sûrement me suffir, mon estomac ne réclamait quand même pas non plus, tellement de choses à manger. J'arrivais alors et croisai une jeune femme, sûrement la serveuse, qui avait l'air déjà épuisé, et semblait somnoler. Je la regarda alors, je ne voulais pas la réveiller. Dans son sommeil, elle souriait. Finalement, je me décida à poser ma main sur la sienne, et, un petit peu rouge, je dis:



"Ex..Excusez-moi, pourrais-je avoir des sushis?"

De la chaleur. Soudaine, un peu surprenante...mais confortable. Sa main était entourée par une telle douceur, une douceur dont elle ne savait pas l'origine. Pendant un moment, elle crut que c'était une partie de son rêve. Toutefois, elle comprit bien vite que quand on rêve on ne ressent pas la chaleur, ni le froid. Parce qu'on dort. Elle ouvrit délicatement les yeux, se réveillant. Ce confortable sentiment entourait toujours sa main qu'elle regarda avec curiosité. Une autre main? Sur sa main? Elle releva le regard pour voir la personne à qui cette dernière appartenait puis entendit enfin sa voix alors qu'il la questionnait. Elle venait de se souvenir qu'elle était au travail.

Incroyablement surprise et gênée, elle retira sa main de sous celle du client et recula...ou du moins tenta de le faire alors qu'elle était toujours assise. La seule chose qui en résultat fut sa chute. Dans un élan de panique elle s'accrocha à une tablette et fit tomber quelques baguettes jetables bien emballées sur le sol. Heureusement, elle n'avait rien fait chuter de cassable. Douloureusement assise au sol, elle grimaça un peu et releva timidement le regard vers le jeune homme. Elle soupira, puis rit un peu nerveusement en se caressant la nuque. Maladroitement, elle posa son autre main sur le banc puis se releva en s'y appuyant.

Elle commença à ramasser ce qu'elle avait fait tomber, les joues aussi rouges que les tomates fraîche du jardin de sa mère. En se faisant, elle adressa la parole au joli garçon qui lui commandait des sushis. Car oui, elle avait eu le temps de voir son visage et son allure entre tout ça. Il n'était certes pas très grand, mais il l'était plus qu'elle. Il avait un teint foncé et une chevelure blanche éclatante. À tout cela, on ajoutait un regard...terriblement perçant. Du moins, à ses yeux il l'était. Juste à y songer, elle rougissait un peu plus.

" Bien sur. V-vous êtes au bon endroit. Quel type de sushi puis-je vous servir? "

Terminant son rapide 'ménage', elle fit de nouveau face à l'étudiant et lui pointa le menu illuminé affiché au dessus d'elle sur une télé plutôt grande. Son cœur battait à un rythme fou depuis son réveil...et il ne s'en remettait visiblement pas.

Cette jeune femme avait une coupe assez originale, et des cheveux longs et bleus, magnifique. Ses yeux étaient aussi bleus. Elle portait notamment une jupe, et il me semblait l'avoir déjà croisé, un jour, par hasard, dans le lycée. Elle était vraiment belle. Je la regardais alors, et, visibement, elle était tombé de son banc. Je voulais l'aider mais j'avais peur de la gêner encore plus. Elle me demanda alors quels types de sujets voulais-je. Je pensais alors aux derniers sujets que j'avais mangé, avec des amis du lycée. Hmm, qu'allais-je bien pouvoir prendre, alors ? J'adorais vraiment la cuisine japonaise, et pour moi, elle était même meilleure à la cuisine chinoise. Je regardais ensuite la serveuse qui semblait encore un peu gênée, et qui rougissait un peu. Je lui dis alors, en affichant un timide sourire:



"Euh..Je prendrais des Naka-Mazikushis, s'il vous plait"



En attendant que les sushis soient servis, je m'asseyais alors dans un coin, dans une belle table, et je patientais, tout en jetant de temps à temps un coup d'oeil à ma montre, voire l'heure..

Comme toute personne censé, Fumie lui avait dit que c'était avec plaisir quand il l'avait remercié et était retournée à son travail. Après quoi elle l'avait questionné. Il n'avait pas semblé offusqué du tout et lui avait aussitôt expliqué que c'était plus une manie qu'autre chose. Elle était rassurée de savoir que ça n'avait aucun rapport avec son service. Le client semblait satisfait pour l'instant...et d'ailleurs elle se demandait pourquoi elle s'inquiétait à propos de lui en particulier alors que plusieurs autres étaient partis en se plaignant à l'heure du
dîner.

Elle avait déjà fini de tout re-nettoyer quand son unique clientèle lui adressa à nouveau la parole. Elle le regarda, à nouveau rouge comme une pivoine, n'étant pas certaine de l'avoir bien entendu. Il lui proposait de s'assoir avec lui? Ravalant sa salive, elle le fixa un bon moment. Elle aurait du refuser, après tout, elle était toujours sur son quart de travail...mais l'envie était trop grande malgré sa timidité encore plus imposante.

Se servant une tasse de thé, elle se dirigea vers la table du garçon et s'assied délicatement à la place en face de lui. Elle avait terriblement chaud sans trop savoir pourquoi. Peut-être la fatigue, ou alors son uniforme de travail qui commençait à poser lourd sur ses épaules? Ou alors... non, ça serait déplacé. Elle fixait sa tasse et n'osait pas regarder l'étudiant, bien trop timide pour oser commencer la conversation. Ses seuls mots furent.

" M-merci. Vous êtes aimable. "

En le disant, elle tapotait nerveusement le bout de son index sur sa tasse. Être si près d'un garçon, et seule avec lui en plus...ça la déstabilisait au plus au point.

J'attaquais désormais mes sushis, qui étaient vraiment bons. C'est vrai, en plus, moi qui ai mangé dans plein plein de restaurants japonais, celui là était vraiment différent, ses sushis étaient plus succulents. Et même l'ambiance du restaurant était bonne. Calme, tranquille...La jeune femme s'asseyait alors devant moi, et j'observais une nouvelle fois son visage, qui était tellement magnifique..Par contre, elle avait vraiment l'air d'avoir chaud. Moi aussi, un petit peu, et je savais vraiment pas pourquoi. Mes joues elles-mêmes étaient rouges, eh ben ! Je regardais alors la jeune femme qui me remerciait, et lui répondais derien. Je pris un peu de sushis, c'était si bon, sérieusement.. Finalement, je me décida à prendre la parole afin que l'on fasse un peu connaissance. C'est alors, que, encore un peu rouge, je lui demanda:



"Euh..Je m'appelle Toshiro Raizen, étudiant au Lycée Tsubasa. Et vous?.."



Ses cheveux me faisaient penser à la petite fille que j'aimais, dans mon village natal..Tout en attendant la réponse, je prenais un autre sushi, que je savourais..

Après qu'il lui ait réponde que c'était avec plaisir, Fumie resta silencieuse et attendit donc, incapable de placer quelconque autre mot. Le client dégustait les sushis et semblait les apprécier. La jeune fille ne se cachait pas qu'elle en était plutôt heureuse. Comme tout à l'heure, elle lui lançait de timides regards furtifs. Cette fois ci, c'était entre ses gorgées de thé. Il avait les joues aussi rouge qu'elle. Elle se retint de ricaner en le remarquant. Au moins elle n'était pas la seule à être un peu mal à l'aise. Ça la rassurait. Elle prenait le temps de bien respirer pour ne pas devenir trop nerveuse, puis, quand elle eut presque fini son thé à force de ne rien dire et le boire pour s'empêcher de laisser aller une connerie, il se présenta. Elle passa à un poil d'échapper sa tasse en l'entendant dire qu'il était étudiant au Lycée Tsubasa. Délicatement, bien qu'un peu tremblante vu ce nouveau facteur stress, elle posa sa tasse et releva doucement le regard en rougissant.

"J-j'étudie dans ce lycée moi aussi! "

Ricanant nerveusement, elle finit par terminer son thé avant de finalement lui répondre pour de vrai. Lâchant à nouveau la tasse, elle lui sourit, rougissante, et reprit la parole.

" Je me nomme Fumie Tashiko. Je suis en deuxième. Et vous? "

Elle se sentirais très mal s'il était en même année qu'elle. Cette fois, cette même impression de déjà vu qu'elle avait eu avec Nanao pourrait devenir très gênante. Elle ne la ressentait pas pour l'instant, mais elle avait certes peur qu'en fait ils aient été dans le même groupe l'an dernier et qu'elle ne l'ai pas reconnu. Ça serait le comble du ridicule.

Quelle douce musique, dans ce restaurant-là. Je regardais alors la personne se dressant devant moi, qui s'appellait apparement Fumie, son visage était si beau. J'ai rarement vu de servantes pareils, qui pouvait être aussi chaleureux, aussi serviable, aussi gentille, et surtout aussi belle. Mais, à cause de ma timidité, une nouvelle fois, je ne lui fis pas remarquer cela. Il fallait tout de même que je combatte ma timidité, un jour ou l'autre ! Mais enfin bref, ca s'était amélioré, car ce n'était plus comme avant, ou j'avais carrément peur de saluer les gens. Tout en prenant une petite gorgée de ce thé si bon, je lui répondais alors, calmement:



"Je suis en dernière année. Et enchanté"



La table n'était pas trés grande, elle était assez petite, mais ca me suffisait évidemment, je n'avais pas besoin d'une grande table rien que pour moi. Je finissais donc de manger..

Ouf, Fumie était rassurée. Cette fois ci elle n'avait pas fait la gaffe de dire qu'elle avait cru déjà le rencontrer, sinon la situation aurait aurait pu prendre une tournure énormément embarrassante. Sa tasse étant vide, elle posa son coude sur la petite table et accota sa joue à sa paume, ses cheveux tombant paresseusement sur son bras et son visage affichant presque un air ennuyé. Elle n'était pas ennuyée, loin de là, juste épuisée. Et puis, elle était heureuse qu'un client lui offre de s'asseoir et apprenne à la connaitre un peu plus que le stade du ' t'es payée pour me servir, alors fais ton job '. Souriant en coin, elle lui relança un simple mot qui témoigna par son ton d'un peu tout ce qu'elle ressentait. C'était un ton doux de fatigue, mais satisfait.

" Enchantée, Raizen-san. "

Fermant les yeux, elle demeura silencieuse alors qu'il finissait son assiette. Elle ne le croyait pas dangereux, alors elle se permettait un tel geste. Elle rosit en y songeant. Était-elle bête d'accorder sa confiance aussi facilement? Ses amies de son village lui avaient souvent répété qu'elle devrait être plus prudente quand il s'agissait d'un homme. La jeune paysanne voulait bien y croire, mais pas avec celui-là. Il lui semblait trop timide et distant pour lui faire quoi que ce soit. Elle était tout aussi timide et distante. Ça avait beau poser un certain mal aise, au moins ça leur permettait d'avancer au même rythme. Un rythme confortable malgré le rouge qui était constamment sur ses joues.

La nippone fini par ré-ouvrit les yeux quand le silence fut plus constant. Les baguettes ne claquaient plus dans le fond de l'assiette en porcelaine. Toshiro avait terminé son plat. Bientôt il reparait et ils ne se verraient plus avant que le hasard ne les réunissent à nouveau. Elle était un peu triste et voulait ajouter quelque chose. Levant la tête, les mots sortirent tout seuls, bêtement. Son rire nerveux lui rappela bien vite que ce qu'elle disait était très enfantin.

" Merci pour la nourriture! "

Elle avait même joint ses mains ensembles devant elle, comme les enfants du primaire. Aussitôt qu'elle s'en aperçu, elle rougit et se releva pour ramasser la vaisselle, qu'elle échappa presque à plusieurs reprises, et préparer maladroitement l’addition. Qu'elle idiote elle faisait. En plus elle ne lui avait même pas demandé s'il prenait autre chose. S'en rendant compte, elle annula les données qu'elle venait de remplir et retourna timidement aux côtés du consommateur et lui adressa à nouveau la parole, toujours rouge à cause des nombreuses bêtises qu'elle venait d'enchainer.

" Je suis désolée. Je ne vous ai pas demandé si vous aviez terminé. Vous désiriez un dessert ou une autre tasse de thé avant de partir? "

Quelle gaffeuse! Quelle idiote. Et tout ça parce que son client lui semblait séduisant. Elle n'osait même pas imaginer ce qu'elle aurait fait si il y avait eu un cambriolage pendant sa sieste.

Pour la première fois depuis l'arrivée de Toshiro, Fumie regarda également l'heure. Elle était affichée à une horloge accrochée au dessus de la porte d'entrée du Sushi Shop. Il était maintenant déjà presque vingt-deux heure. Son quart de travail se terminerait à peine quelques minutes après le départ de son client. Elle rentrerait seule et rejoindrait Machi à son dortoir. Cette dernière serait certainement déjà au lit vu les cours le lendemain. Ça la rendait un peu triste de penser à tout cela. Elle avait une routine franchement ordinaire. Voir ennuyante, même si sa camarade de chambre était très sympathique. La table étant déjà débarrassée à cause de son oubli, elle ne fit que sourire maladroitement puis retourna à sa caisse pour recommencer l'addition de tout à l'heure.

Il s'était relevé et avait commencé à sortir son argent, geste tout à fait normal. Après l'avoir compté, il le lui avait tendu sans rien ranger. L'adolescente comprit tout de suite qu'il lui offrait un pourboire, qui lui semblait bien trop imposant, pour ses services mal faits. Elle rosit, embarrassée. Elle ne pouvait pas accepter une telle somme, bien qu'elle puisse paraitre petite aux yeux de nombreuses personnes. Elle n'avait en fait pas l'habitude d'accepter les pourboires, par principe personnel. Elle saisit l'argent, régla la facture et retendit le pourboire au jeune homme.

" Je suis touchée, mais je ne peux accepter une somme pareille, surtout avec toutes les gaffes que j'ai fait. Merci quand même Raizen-san. "

Tendant toujours l'argent, elle eut une idée. Ça changerait cette banalité qui l'attendait, ne serait-ce qu'un peu, et ça satisferait peut-être suffisamment l'étudiant pour qu'il accepte de reprendre son argent. Rouge comme une tomate, elle fit donc sa proposition au garçon devant elle.

" S-si vous tenez vraiment à m'offrir quelque chose en échange de mon piètre travail de serveuse et de cuisinière...vous pourriez me raccompagner. Je fini dans à peine dix minutes et nous allons dans la même direction, n'est ce pas? Vous logez au Lycée aussi...en-enfin je suppose. "

Ricanant nerveusement pour terminer sa phrase, elle conserva ses joues empourprées, tremblant très légèrement tellement ce qu'elle venait de dire la stressait. Par parce qu'elle avait peur ou parce qu'elle n'aimait pas ça...tout simplement parce qu'elle n'y était pas habituée. Elle voulait se rapprocher de Toshiro, s'en faire un ami. Peut-être un peu plus. C'était un premier pas qu'elle prenait avec timidité et angoisse...mais c'était déjà un premier pas vers le nouveau. L'inconnu. Vers ce qu'elle désirait, elle.

Elle m'avait donc rendu l'argent, apparemnt, en m'expliquant notamment "qu'elle ne pouvait pas accepter une telle somme". Dommage pour elle, mais tant pis. Elle me proposa alors, en échange, de me raccompagnr au Lycée Tsubasa. Le restaurant allait donc aussi fermer. Je l'aimais vraiment bien, et, la prochaine fois, si j'aurais un petit creux, je n'hésiterais pas à retourner là bas, dans ce "Sushi Shop", avec une bonne ambiance. Je la regarda, lui sourit timidement et répondit:



"Ca marche"



On sortait alors du restaurant, et nous nous dirigions alors vers le Lycée Tsubasa...J'approchais timidement ma main de la sienne, mais n'osais pas la prendre, trop timide pour cela..

Elle fut soulagée quand il accepta de reprendre l'argent sans broncher. Il fallait dire qu'elle aurait pu en profiter pour se payer quelques trucs ou envoyer le supplément à ses parents, mais elle ne s'était pas trouvée très compétente alors accepter le pourboire lui semblait injustifié, voir égoïste. De plus, elle était non seulement rassurée, mais aussi comblée. Il avait accepté sa seconde proposition. Elle ne resterait pas seule. Elle allait peut-être faire ami-amie avec un garçon. À partir de cette instant, les formalités de travail tombait. Elle n'était plus Fumie la vendeuse de sushis! Elle était Fumie la lycéenne.

Terminant de ranger la vaisselle du repas de Toshiro, elle s'excusa et alla à la salle des employés, fermant soigneusement la porte derrière elle. Elle n'aimait pas se balader en uniforme alors elle avait l'habitude de se changer au travail. En sous-vêtements dans la petite pièce, elle songea à la possibilité qu'il puisse venir la regarder en rougissant. Hochant frénétiquement la tête, elle se remit les idées en place. Ça n'était pas un pervers, c'était un garçon bien normal. Elle enfila une jupe quasi identique à celle de son uniforme, blanche donc, une camisole noire et un boléro bleu ciel à manches longues. Suite à quoi, elle prit une petite seconde pour s'assurer que ses cheveux était bien coiffés. Puis, enfin, elle ressortit avec un sac dans les mains. C'était son uniforme qu'elle ramenait à l'école pour le nettoyer bien sur.

S'excusant à nouveau, elle vérifia rapidement que tout était en règle avec la caisse et que toutes les machines étaient fermées, saisit ensuite sa clé et fit signe à Toshiro qu'ils pouvaient partir. Elle traversa la porte en fermant les lumières et verrouilla ensuite l'entrée du restaurant. Quand elle le fit, il était pile vingt-deux heures.

Le garçon prit vite la route et la jeune Tashiko le rejoint pour marcher timidement à ses côtés. Elle sentait la chaleur de la main du jeune homme, frôlant la sienne, venant presque la caresser. C'était une sensation troublante, gênante, tentante et confortable. Elle était réservée, mais au fond elle se demandait si un jour elle tiendrait la main de quelqu'un en se baladant dans la rue comme tout les couples normaux. Elle osait même s'imaginer, tendant le bras et croisant ses doigts entres ceux du beau Raizen. Elle rosit et regarda la route sans oser regarder l'autre qui se demandait certainement pourquoi elle n'arrêtait pas de s'empourprer comme ça. Elle était bête. Elle se donnait la parfaite occasion de faire plus ample connaissance, et tout ce qu'elle arrivait à faire c'était fantasmer sur le moindre contact possible et en rougir. Elle devait faire un petit effort.

Raclant sa gorge silencieusement, elle tenta de trouver une idée et le courage nécessaire pour l'aborder. Elle pouvait le questionner sur ses intérêts, sur les raisons de sa présence au Lycée Tsubasa, sur son passé...ou peut-être pas. Elle songea à Machi, sa colocataire de chambre qui lui avait bien vite rappelé que tout le monde a son jardin secret. Oh, si seulement parler avec Toshiro était aussi simple que discuter avec Nanao ou sa camarade de chambrée. Elle prit une grande respiration puis se jeta à l'eau.

" A-alors. Pourquoi allez vous au Lycée Tsubasa? Une passion? Votre famille vit près? Une...fille? "

La dernière variante de la question était sortie toute seule. Un garçon aussi séduisant et poli avait certainement déjà une copine. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait osé s'imaginer lui tenant la main. Pensant encore à la jeune fille logeant avec elle, elle ne lui donna pas le temps de répondre et lui donna sa propre raison avant de le laisser répondre pour recueillir un peu de sa confiance. Une personne qui vous en confie sur sa vie vous parait bien plus convenable et joviale qu'une personne qui ne fait que vous interroger sans cesse, n'est-ce-pas?

" M-moi c'est parce que mes parents me croyaient plus douée à l'école que mes frères et sœurs et ont voulu mettre mon talent à son avantage. Ils ont tout fait pour m'obtenir une bourse, allant jusqu'à sacrifier la première année d'une de mes petites sœurs. Je leur en suis énormément reconnaissante même si je n'étais pas vraiment d'accord avec certains des choix qu'ils ont du faire. "

S'arrêtant là pour le moment , elle attendit qu'il prenne aussi la parole. Elle était tellement nerveuse qu'elle commençait presque à lui raconter sa vie. Si elle ne faisait que papoter, elle deviendrait vite agaçante et elle pouvait oublier l'idée d'établir un lien avec l'étudiant marchant à côté d'elle. Heureusement, elle arrivait jusque là à se contrôler.

Nous nous dirigions à présent vers le Lycée. La route n'était pas non plus trés longue, pour arriver jusqu'à la-bas, mais il fallait quand même un petit peu de marche. En regardant une nouvelle fois la jeune fille, qui désormais, n'était plus pour moi la serveuse du Sushi Shop, mais plutôt la lycéenne du Lycée Tsubasa, je commencais à avoir des sentiments pour elles. Une fille douce, timide, belle...Mais pour le moment, je ne la connaissais presque pas beaucoup. Finalement, j'approchais ma main de la sienne, la caressant timidement. Je ne savais plus ce que je faisais, et mes joues devinrent toutes rouges. Elle me posa alors une question, me demandant ce que je faisais à ce lycée-là. Je me retournais timidement vers elle pour la regarder, et lui répondit alors, essayant d'avoir une voix simple:



"Mes parents m'avaient envoyé ici, espérant que j'ai un bon métier, et à présent, je suis célibataire.."



J'avais simplement dit la vérité. Je n'étais désormais plus avec Akuro et préférait ne pas en parler plus longuement. Je regarda ensuite devant moi, afin de nous repérer, et voir quelle direction prendre. Elle m'expliqua ensuite pourquoi avait-t-elle fait cela, et, apparement, elle avait donc une famille, la chance...Je leva mes yeux pour regarder le ciel étoilé, puis lui répondit alors:



"Ah, je vois.."



On continuait alors d'avancer, ma main toujours aussi proche de la sienne, et moi, tout rouge..

Fumie se crut folle pendant un court moment. Il avait réellement prit sa main et l'avait caressé? Sur son visage, elle pu lire qu'il était gênée par ce geste, mais l'avait tout de même fait. Avait-il deviné qu'elle désirait qu'il lui prenne la main? Était-il tout simplement plus étrange qu'elle ne le croyait? Avait-il simplement eu le même désir qu'elle de se rapprocher l'un de l'autre? La version la plus plausible, même si la lycéenne ne l'admettrait jamais, était certainement la dernière. Elle était quand même parvenue à le questionner et il avait répondu. Alors ses parents avaient choisi son lycée pour lui. Un peu triste. Il n'avait pas eu le droit de choisir la même école que ses amis alors. Ce fut surement un transfert aussi difficile que le sien, bien que dans de différentes circonstances.

Puis elle repensa à la fin de sa phrase. Il était célibataire. Elle rougit alors qu'elle même ajoutait son explication de sa présence au lycée Tsubasa. La façon qu'il avait eut de le lui dire lui fit bien vite comprendre que c'était récent et qu'il préférait ne pas en parler. L’entendant lancer nonchalamment une réponse qui voulait simplement dire qu'il l'écoutait et comprenait, mais avec un ton un peu perdu, elle le regarda. Il observait le ciel qui, déjà, était noir et parsemé d'étoiles. Il était aussi rouge qu'elle. Au fond, ça lui fit un peu plaisir de savoir qu'il était aussi embarrassé qu'elle...mais elle ne savait plus quoi dire et le temps s'écoulait plus vite qu'elle ne l'aurait voulu. Elle fini par dire la première chose qui lui passa par la tête, repensant aux réponses de Toshiro.

" Moi aussi je suis célibataire. "

Puis elle rougit. Intensément. Même plus que cela. Elle s'arrêta de marcher. Sa phrase, bien que banale, avait presque l'air de sous-entendre " Comme on est seul tout les deux, ça te dis? ". Bégayant, elle tenta aussitôt de s'expliquer en regardant Toshiro fixement.

" J-je sous-entend rien. C'est la pure v-vérité et puis c'est parti c-comme ça. C-c'est tout. Pa-pas que tu me déplaises...au contraire d'ailleurs. "

Plus rouge que jamais, elle détourna le regard et devient un instant aussi muette qu'une tombe. Qu'est ce qu'elle venait de dire là? Une gaffe, une méga gaffe. Elle n'avait plus aucune idée de comment se reprendre. Non seulement elle venait de nier des sous-entendus, ce qui porterait peut-être le jeune homme à croire qu'en fait elle en cachait, mais en plus elle venait de lui admettre qu'elle le trouvait de son goût? QUELLE IDIOTE. Non, mais quelle idiote! Figée sur place, rouge comme une tomate et muette, elle ne savait absolument pas comme l'étudiant devant elle allait réagir. Elle n'était pas habituée à ce genre de situation et ça l'effrayait...

Cette jeune fille était aussi célibataire, apparement...Je la regardais encore une fois, elle me dit autre chose qui me fit encore plus rougir. A ce moment-là, je ne sais pas ce qui se passa, mais je pris sa main, pour la première fois. Aussitôt, je la relâchais, étant trop timide encore pour la garder. Je me rappellais ensuite d'Akuro et notre dispute, à cause de ce journal débile...Finalement, je me tourna vers elle, et laissa échapper un:



"Fumie..."



Je ne savais plus quoi dire, je ne bougeais plus aussi. Et puis d'ailleurs, je ne la connaissais pas encore trés bien, mais elle était différente des autres filles. Elle était bien plus douce, innocente, gentille, serviable...Je m'approchais d'elle alors, ne sachant plus ce que je faisais...Mais je ne parlais plus, ne sachant pas quoi dire, et ayant peur de dire quelque chose qui la gênerait..

Après ses piètres explications Toshiro lui avait soudainement prit la main et l'avait relâchée. Fumie ne put s'empêcher de rougir encore, reculant un peu à cause du geste, mais plus par surprise que par dédain. Elle ne savait pas si son geste se voulait rassurant ou accueillant, mais elle n'avait aucunement ressentit le besoin de se retirer à son contact, même s'il était spontané et surprenant. Elle aurait préféré qu'il laisse sa main autour de la sienne en fait. Même si ça lui faisait sauter de nombreux battements de cœurs, cette situation la rendait folle dans le bon sens du terme. Elle avait envie d'en savoir plus sur Toshiro, sur son passé comme son présent. Il l’intéressait énormément. Elle ne pouvait affirmer que c'était un coup de foudre, mais jamais elle n'avait ressentit un tel désir de connaitre une personne en particulier.

La timide voix de Toshiro retentit, appelant son prénom. Elle se rendit compte qu'ils avaient cessé de se vouvoyer sans même s'en apercevoir. Il s'approchait, dangereusement, et elle ne bougeait pas. Incapable de le faire. Fixant ses pieds, une partie d'elle espérait qu'il ne fasse pas quelque chose qui puisse complètement stopper son cœur déjà épuisé par son embarras et leurs mains se serrant l'une l'autre alors que l'autre partie ne voulait que cela. À force de reculer pour éviter un contact gênant, son dos fini par heurter un mur et elle releva les yeux vers l'étudiant qui demeurait tout aussi silencieux qu'elle.

" Toshiro...kun? "

Le voyant incapable d'ajouter quelque chose, elle se décida à le faire. Il lui fut un moment pour trouver les bons mots, la bonne chose à dire. Quelque chose qui leur plairait tout les deux sans trop les mettre mal à l'aise. Elle se retrouvait à très probablement reporter leur soudaine gêne mutuelle. La reporter à un moment ou elle aurait sa place et où ils pourraient faire plus connaissances qu'ici, aux milieu de la route du centre-ville menant au Lycée.

" Tu...V-voudrais-tu avoir...u-un rendez-vous avec moi? "

Elle cessa de s'adosser au mur, se rapprochant donc un peu du garçon, les joues toujours aussi terriblement rouges et le regard se perdant dans celui du lycéen. Ils étaient si proches et s'en était tellement embarrassant...qu'elle se sentait bien. Elle attendait attentivement la réponse de son 'client'.

Je crois bien que cela était vrai..Oui, je crois bien que j'avais réellement des sentiments pour Fumie, car jamais, je dis bien jamais, je n'ai été autant rouge devant une fille. Mais apparement, celle-ci n'était pas comme les autres. En tout cas, c'était ce que j'avais remarqué. Si gentille, si douce, si belle...Elle me demanda alors si je voulais avoir un rendez-vous avec elle, et s'approcha de moi. Je rougissais alors encore plus, car les rendez-vos, je n'en avais pas eu beaucoup dans ma vie, et on ne m'en a jamais proposé. C'est alors que, m'approchant aussi d'elle, je lui répondis:



"O..Oui, je veux bien"



Qu'est-ce que je venais de dire ? J'avais accepté un rendez-vous, moi, Toshiro Raizen..Tout rouge encore, je leva les yeux l'instant d'une seconde pour regarder le ciel, qui, ce soir, était tout étoilé. Je les baissa ensuite, regardant droit dans les yeux Fumie, et finalement, je m'approcha encore plus d'elle, mes lèvres étaient prés des siennes, je n'osais pas trop agir non plus, de peur qu'elle le prenne mal..

Il rapprochait encore tout aussi dangereusement. Fumie ne faisait plus seulement que rougir, tremblait tellement elle était nerveuse. C'était la première fois que l'adolescente faisait autant de propositions à quelqu'un en une soirée, qui plus est un garçon, pour prolonger le temps qu'elle passerait avec cette dite personne. Elle n'en était pas déçue jusque là, mais à chacune d'entre elles elle se demandait si en bout de ligne il lui dirait que non, elle ne l’intéressait pas et il avait fait tout ça par pitié. Elle savait très bien que si une chose pareille devait se passer, elle fondrait en larme et n'oserait plus parler à un seul homme de toute sa vie.

Toutefois, aujourd'hui n'était apparemment pas un jour de malchance pour la jeune Tashiko. Aujourd'hui, elle ne rentrerait pas en pleurant. Il avait accepté. L'expression au visage de l'adolescente passa d'intriguée et stressée à heureuse et terriblement soulagée. Bien sur, son sourire restait timide et ses joues rouges vu la distance entres eux. Le regard de Toshiro se planta dans le sien et bientôt la distance entre eux fut quasi inexistante.

La paysanne senti bientôt son souffle croiser celui du lycéen. C'était une sensation plaisante, mais ça lui semblait précipité. Après tout, il s'agirait de son premier baiser. Elle n'était pas prête, déjà trop de choses étaient arrivées ce soir là et elle devait s'en remettre avant de faire une gaffe et avoir de mauvais souvenirs de ce moment qui lui semblait énormément important. Voyant qu'il attendait son approbation, elle posa ses mains sur son torse et le fit reculer un peu, le teint toujours aussi rosé. Elle coupa également le lien visuel un instant pour respirer et reprendre ses esprits. Se rapprochant à nouveau, elle déposa rapidement ses lèvres sur la joue de Toshiro puis...elle l’enlaça. Posant sa tête sur l'épaule du sportif, elle le serra dans ses bras.

" D-désolée. Je ne suis pas prête pour plus que ça ce soir. J'espère que tu comprends. "

De plus, une autre petite chose la tourmentait. Elle n'en parlerait certainement jamais à Toshiro, mais vu son repas terminé à peine quelques minutes plutôt il avait une haleine de poisson. La timide jeune fille ne voulait pas associer son premier baiser à vie à cette odeur qui lui rappelait indirectement son travail et tout les inconvénients que celui-ci lui apportait. Non, le premier ce passerait bientôt...mais pas aujourd'hui, pas à l'instant. Ça n'était pas encore le moment. Rougissant un peu plus, elle resserra son étreinte et demeura silencieuse...

Je ne savais pas quoi lui répondre...Devais-je lui proposer de m'accompagner jusqu'à ma chambre ? J'en avais peur, j'avais vraiment peur qu'elle le prenne mal. Elle m'enlacait alors, et je repensais à une chose, mon haleine aprés avoir mangé. Fallait donc que je me brosse les dents, surtout. Je caressais alors timidement son dos, puis la regardais, levant au passage les yeux vers un ciel vraiment beau, ce soir, ou il y avait même la pleine lune. Plusieurs étoiles étaient là, dont une qui était vraiment grosse. C'est alors que je la regarda droit les yeux, et lui demanda ensuite:



"..J'aimerais te voir demain, passe dans ma chambre dans l'aprés-midi, si tu veux"



Ca y est, je l'avais dit, je lui avais proposé cela...J'attendais maintenant sa réponse. Je lui donna ensuite quel était le numéro de la chambre, afin qu'elle puisse la retrouver..



(Désolé du petit post :/)

La chaleur d'une étreinte avec un homme. C'était la première fois que Fumie vivait ça avec quelqu'un d'autre que son frère ainé ou son père. C'était encore plus plaisant avec Toshiro. S'était enveloppant, chaleureux et terriblement confortable. Elle aurait pu rester des heures dans ses bras si ça n'était pas qu'ils étaient maintenant à seulement quelques pas du Lycée. Sentant la main du garçon lui caresser le dos, elle rougit un peu plus et enfonça son visage dans le creux de son cou pour cacher ses joues rouges. Elle était trop bien pour regarder le ciel, trop bien pour remarquer sa splendeur.

"..J'aimerais te voir demain..."

À ces mots, elle sentit ses joues se réchauffer un peu plus. Elle était intensément heureuse de les entendre, ayant presque les larmes aux yeux. Elle voulait le voir demain aussi, et la journée ensuite, puis la suivante...le plus de jours qu'elle le pourrait. Il lui proposa de venir à sa chambre dans l'après-midi, le lendemain. Il n'avait même pas attendu qu'elle réponde qu'il lui avait dit le numéro de cette dernière. Elle répondit d'un ton à peine audible, gênée, mais comme son visage était près de l'oreille du jeune homme il l'entendit certainement bien.

" J-je passerais..."

Elle resserra l'étreinte un peu, ne voulant pas la rompre. Toutefois, elle fini par le faire en prenant aussitôt la main du jeune Raizen en lui souriant timidement. Puis, elle reprit le pas et regarda enfin le ciel illuminé par des tonnes de petites astres lumineuses et une grande lune. Cette soirée, qu'elle croyait si ordinaire à l'origine, était finalement une magnifique soirée.